Il y a près de deux ans, plusieurs informations venant de la frontière avec le Burkina, notamment au niveau du parc de la Comoé, faisaient état de présence de terroristes. L’état-major des armées avaient déployé plusieurs missions dans la zone. De concert avec les soldats burkinabè, plusieurs attaques avaient été déjouées et, récemment, une opération conjointe a permis de mettre hors d’état de nuire plus d’une dizaine de terroristes. Hélas, cela n’a pas empêché ces derniers, comme une revanche d’ailleurs, d’endeuiller l’armée nationale. Dans un pays où les armes circulent depuis une vingtaine d’années et à moins de cinq mois d’une élection présidentielle, il y a de quoi s’inquiéter. D’autant plus qu’une semaine après l’acte n’a pas été revendiqué. Après avoir « annexé » une partie du Burkina Faso, ces terroristes seraient-ils à la recherche d’autres espaces ?
Dans cette guerre asymétrique, il ne faut surtout pas céder à la peur. Il faut plutôt travailler à conjuguer les différentes forces. Coopération des populations, surveillance accrue au niveau des frontières, systèmes de renseignement plus performants, parfaite collaboration entre les pays et surtout armées aux aguets sont autant de mécanismes à mettre en œuvre afin d’être plus efficaces. Il est clair que nul n’est à l’abri, mais il est aussi clair que ce mal peut être combattu. Même s’il s’agit d’un ennemi sans visage, il faut lui faire face avec détermination. La terreur doit changer de camp et être plutôt de leur côté. Cela passera nécessairement par une présence militaire plus dissuasive sur l’ensemble du territoire. Aucun mètre carré du pays ne doit être négligé. L’attaque de Kafolo peut être un leurre, en vue d’en cacher une autre, de grande envergure, dans une autre zone du pays. Et c’est en cela que la coopération entre forces de l’ordre et population est plus qu’un impératif.
Yvann AFDAL