Alors que nous nous apprêtons à commémorer l’An II des attentats de Grand Bassam, le 13 mars, l’attaque terroriste dans la capitale burkinabé de la fin de la semaine dernière vient nous rappeler que les États d’Afrique subsaharienne demeurent la cible des groupes terroristes. En renforçant son dispositif judiciaire et sécuritaire, notre pays, qui continue de se barricader, a pu déjouer plusieurs attaques,
mais reste une cible potentielle. L’heure impose d’accentuer cette vigilance, tant au niveau des frontières que dans les grandes villes
et sur certains sites stratégiques. Quand une ambassade de France est attaquée, et vu que les premières enquêtes soupçonnent des complicités au sein de l’armée burkinabé, il y a lieu de s’interroger sur la détermination des terroristes. Dans cette guerre asymétrique, la peur doit changer de camp. En menaçant de frapper tout pays qui naviguerait contre ses intérêts, le GSIM tente d’instaurer une frayeur collective qui, en réalité, ne changera rien à sa volonté manifeste de poursuivre les actes de terreur. Une telle guerre suppose une
franche collaboration entre populations et autorités en charge de la sécurité. Seul un partage d’informations, sans pour autant tomber
dans des accusations fantaisistes, ni dans la diffamation, peut permettre de porter la riposte adéquate et de changer la donne.
Il est temps que la peur change de camp et que la traque contre les terroristes soit l’affaire de tous et de chacun. Notre police est certes déjà sous pression, avec l’insécurité urbaine, les enfants en conflits avec la loi, etc., mais elle n’a pas le droit de baisser les bras,
car, quand un pays voisin est frappé, c’est toute la sous-région qui prend un coup et chaque pays peut être, malheureusement, la probable prochaine cible. Nul n’est à l’abri et nous n’avons plus le droit de garder le silence.