Le décompte des victimes des intempéries, chaque année, ne semble en rien entrainer des changements de comportement. Les mêmes zones sont toujours inondées, les mêmes zones enregistrent des décès, mais rien ne change. Tous dénoncent l’urbanisation anarchique de la ville d’Abidjan, les constructions dans les zones marécageuses et sur les emprises des caniveaux, etc. Ce décor n’est pas prêt de changer. Il est vrai qu’à l’instar de tous les pays, notamment les grandes puissances comme la France et les USA, l’on subit ce genre de drame régulièrement, mais, sous nos cieux, l’impact humain augmente les risques et les dangers. Le bilan fait état de 18 morts, de nombreux dégâts matériels, notamment des véhicules noyés ou emportés, de maisons sous les eaux. C’est hélas trop. Comme les années précédentes, le gouvernement apportera sûrement sa compassion financière à certaines victimes et annoncera des mesures. Il lui faudra pourtant être plus courageux, comme en 2011 et 2012, où plusieurs habitats précaires avaient été démolis et des dispositions prises afin que leurs occupants ne recolonisent plus ces zones. La commune de Cocody, la plus huppée mais aussi la plus sinistrée, ne doit pas être en reste. Les habitants des zones à risque, une dizaine pour cette seule commune, doivent les libérer pour que nous ne comptions plus de morts. Au-delà de cette opération, toute l’administration en charge de l’urbanisme et de la construction doit se remettre en cause et faire face à ses responsabilités. Il n’est pas trop tard pour rattraper les erreurs du passé et aucun sacrifice n’est assez grand pour sauver une vie humaine, surtout quand il s’agit de respecter les règles de construction et d’urbanisme que nous nous sommes nous-mêmes fixées. Il est temps que cela change. Il est temps que les mentalités évoluent afin que les causes d’aujourd’hui soient traitées à fond pour éviter d’autres conséquences fâcheuses demain.
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