Ce n’est pas la première fois que le Président Ouattara lâche les mots « nouvelle génération ». Mais, après avoir ouvert la porte aux spéculations sur sa candidature en 2020, ils ne sont pas nombreux ceux qui auraient parié de sitôt sur les ambitions de Ouattara avant janvier 2020. Levant un coin du voile sur son programme pour la présidentielle prochaine le 16 juillet à Abidjan, lors de l’Assemblée générale constitutive du parti unifié, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), il pose ainsi les bases de sa retraite et de celle de sa génération, qui, après avoir gouverné avec le Président Houphouët, est toujours présente dans les arcanes du pouvoir. En sonnant l’heure de la retraite de celle-ci, il ouvre la voie à une nouvelle génération, auprès de laquelle il souhaite rester pour une s’assurer une retraite paisible. Encore faut-il que lui et son « aîné Bédié » vident leur contentieux le plus tôt possible.
Des plus jeunes, prévient-il, citant « une nouvelle classe de dirigeants plus jeunes, de Emmanuel Macron, 40 ans, au Premier ministre belge, 38 ans, en passant par celui d’Autriche, 31 ans ». Pourtant, deux générations se battent déjà. La première, celle qui a entre 55 et 65 ans, incarnée par Amadou Gon Coulibaly, Albert Mabri Toikeusse, Jeannot Ahoussou, Patrick Achi, Maurice Kacou Ghuikahué, Mamadou Koulibaly, Pascal Affi N’guessan et la seconde, celle de 45 - 55 ans, animée par Jean-Louis Billon, Guillaume Soro et Hamed Bakayoko. À y voir de près, les membres de ces générations ne sont pas des novices sur la scène politique. Les hostiliés sont déjà ouvertes d’un côté entre membres d’une même génération et, de l’autre, l’on assiste à un conflit de générations. La plus âgée, convaincue que l’arrivée au pouvoir de la seconde en 2020 sonnera sa retraite, va-t-elle lâcher prise ? Ouattara vient de redistribuer les cartes, en lançant à chacun le fameux « faites vos jeux, rien ne va plus ».
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