L’offensive chinoise en Afrique va crescendo et le dernier sommet Chine – Afrique, qui vient de refermer ses portes, le prouve amplement. L’objectif était clair : « élever l’amitié sino-africaine à un niveau supérieur », a déclaré Dai Bing, Directeur général du Département des affaires africaines au ministère chinois des Affaires étrangères. Il s’agissait entre autres de renforcer le consensus stratégique entre les parties concernant le maintien de leur amitié, de déterminer le cap du développement des relations futures et de renforcer les soutiens nationaux et internationaux, ainsi que de la compréhension de l'amitié et de la coopération sino-africaines, etc. A Beijing, nos dirigeants ont discuté d'un développement coordonné et équilibré de la coopération sino-africaine et parlé de promotion de la coopération Sud - Sud. Un beau tableau, couronné par les belles images de nos dirigeants fascinés par les prouesses de la Chine, qui, il y a 30 ans, était au même niveau de développement que la majeure partie des pays africains. Notre statut de continent assisté n’est pas prêt de changer, ce n’est pas demain la veille. Alors que nous sommes en train de célébrer, avec faste d’ailleurs, des projets infrastructurels et que les sommets de l’Union Africaine (UA) s’enchainent, sans impact réel sur le quotidien des Africains, les nouvelles générations assistent impuissantes à notre stagnation. De gros efforts sont faits, quelquefois visibles, mais il est temps de trouver un modèle de développement propre à l’Afrique, qui tienne compte de ses réalités mais aussi des avancées et de l’évolution du monde. Chanter à chaque réveil l’Afrique « continent de l’avenir » ne nous fera pas avancer. Il faut traduire en actes les intentions de construction de notre continent et éviter de vouloir en faire une pâle copie d’un modèle vu ailleurs. Tel doit être le leitmotiv des jeunes générations si elles veulent que l’Afrique soit vraiment le continent de l’avenir.