« Bientôt », selon le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, la classe politique dansera à nouveau au son du « dialogue politique». Suspendus depuis un peu plus de trois ans, les incessants conciliabules entre le gouvernement et l’opposition donneront, nous l’espérons, une nouvelle dynamique aux acteurs politiques. Ils devraient permettre de régler « toutes les questions en souffrance », selon le Premier ministre, qui portera désormais de bout en bout ce dialogue. Il s’agira de vider, peut-être définitivement, les débats sur la recomposition de l’organe électoral avant la présidentielle de 2020, le vote du, ou d’un nouveau, projet de loi sur le statut de l’opposition et du chef de l’opposition, le retour des derniers exilés de la crise post-électorale, la paix, la sécurité, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, etc. Des questions au cœur du débat politique. La libération des derniers prisonniers de la crise post-électorale (300) ayant énormément contribué à décrisper l’atmosphère, ces débats devraient se tenir dans un cadre cordial. Reste à savoir si le PDCI y prendra part dans « le fauteuil » de parti d’opposition ou s’il se contentera d’observer une position de « ni opposant, ni au pouvoir », tout en continuant de faire siennes les revendications de l’opposition traditionnelle au pouvoir RHDP. L’autre inconnue est la participation ou non du groupement Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), piloté par le FPI tendance Sangaré. Le débat sera-t-il inclusif ? Les invités seront-ils triés et certains partis poseront-ils des préalables avant d’y participer ? La réussite de ce dialogue dépendra de la réponse à ces questions. Les différents acteurs, qui y voient un jeu de poker, mettront tout dans la balance pour « marquer » le maximum de points. En somme, chacun ira ou non à ce dialogue pour donner et recevoir, mais surtout pour gagner.
Ouakaltio OUATTARA