Les choses devraient connaitre un coup d’accélérateur à partir du 15 octobre pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Après avoir clairement signifié son désaccord avec le RHDP, le plus vieux parti du pays a décidé de prendre ses quartiers dans l’opposition. Il pourrait rafler la mise à son futur allié en occupant désormais le fauteuil de chef de fil de l’opposition. Le nouveau gouvernement annoncé pour l’après 13 octobre devra clarifier les choses. Nul ne pourra prétendre être à la fois des deux partis (RHDP et PDCI). Un choix clair devra être fait car aucun camp ne veut compter sur des soutiens douteux dans la lutte pour conserver le pouvoir (RHDP) ou pour le reconquérir (PDCI). La bataille rangée et engagée, longtemps différée, aura bel et bien lieu. Les masques vont tomber et des surprises sont attendues dans les deux camps. L’opposition incarnée par la branche restée fidèle à Laurent Gbagbo, loin de jouer les arbitres, pourra y voir une opportunité pour son repositionnement sur le terrain politique. Elle a certes perdu des marques suite à ces opérations du « tout boycott » mais dans cette reconfiguration du paysage politique, chacun a désormais ses cartes en main. On le dit à Abidjan, en politique il n’y a pas d’alliance contre nature et les jeux sont ouverts. Il appartient désormais à chaque camp de tirer son épingle du jeu. Mais les politiques ivoiriennes semblent ne pas avoir compris qu’une alliance, fut-elle solide, passe d’abord et avant tout par une cohésion forte en interne. Or, dans le tableau actuel, chaque camp reste traversé par de fortes contradictions. Un état de fait qui pourra perturber les nouvelles alliances en perspective. Les partis auront-ils le cran d’aller vers des coalitions dont le seul objet n’est pas la conquête et la gestion commune du pouvoir ? Pas si sûr, nous sommes bien partis pour rester dans un tel schéma pour bien longtemps.