En fin de weekend dernier, les populations installées au long de la frontière entre la Côte d’Ivoire et le Ghana ont pu constater une présence massive de forces de l’ordre dans leur zone. Des colonnes de véhicules de l’armée, débarquées afin de « tout mettre en œuvre pour contenir la fuite de la noix de cajou » vers le voisin de l’est. Le rituel est pareil chaque année durant la campagne de la noix de cajou et celle du cacao. Rassurez-vous, cela n’a jamais empêché nos matières premières de traverser les frontières pour atterrir au port d’Accra. Les organisateurs de ce trafic ont plusieurs tours dans leur besace car maitrisant mieux la quasi-totalité des pistes qui échappent parfois aux soldats.
Il est bien de surveiller les frontières contre toutes sortes de trafic d’ailleurs mais il serait mieux et plus efficace d’attaquer le mal à la racine. Le prix bords champs. Sans une revalorisation de ce prix, il ne faut être sûr que producteurs, acheteurs nationaux et ceux du Ghana, défient la surveillance nationale non pas pour remplir le port ghanéen mais pouvoir tirer le plus de revenus de leur production, la seule qui leur confère une entrée financière par an. Nos planteurs souhaitent, à défaut d’avoir des prix défiant toutes concurrences, en avoir à faire rêver les planteurs des pays voisins d’autant plus que grâce à leur durs labours, ils maintiennent le pays à la tête de la production mondiale. Il faudra arrêter un jour de brandir les chiffres flatteurs et se pencher sur la condition de nos braves paysans. Cet sont eux le socle de notre économie. Il est temps qu’ils puissent être les premiers à jouir de ce que leurs muscles produisent. C’est en cela que nous pourrions leur exiger des productions de qualité et les encourager à toujours produire plus.
Ouakaltio OUATTARA