Grand Bassam 3 ans après : Le « cerveau » court toujours

Malgré des avancées sécuritaires, la Côte d’Ivoire reste sur ses gardes.

En ce début d’après-midi ensoleillé du 13 mars 2016, la station balnéaire de Grand Bassam est secouée par des tirs. Le spectacle est effrayant. Prises au piège, les centaines de personnes qui comme d’habitude ont pris d’assaut les plages essaient de se mettre à l’abri comme elles le peuvent. 19 d’entre elles n’auront pas le temps de comprendre ce qui se passait. Elles seront fauchées par les balles des terroristes. La Côte d’Ivoire enregistre son premier attentat terroriste. L’émotion est grande, le choc également. Trois ans après, plus de 80 personnes soupçonnées d’être impliquées directement ou indirectement dans l’assaut ont été interpellées en Côte d’Ivoire, au Mali et au Burkina Faso. Même si le principal suspect, Kounta Dallah, reste introuvable, un sérieux coup a été porté à son organisation

ouattara ouakaltio

mer. 13 mars 22:50 (il y a 11 heures)
   
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Trois ans après, la peur est passée. Les traces de l’attentat terroriste, qui a fait 19 morts et une trentaine de blessés, s’effacent peu à peu. Le dimanche 13 mars 2016, trois assaillants remontent la plage de Grand Bassam, très prisée des Ivoiriens et des étrangers, tirant au hasard et attaquant plusieurs restaurants et des passants. Ce jour-là, les trois terroristes endeuillent la Côte d’Ivoire et créent une psychose. Dans les premières heures qui suivent l’attaque, Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui revendique l’acte dans un communiqué, reproche à la Côte d’Ivoire d’avoir livré quatre des siens aux autorités maliennes. La sécurité se renforce autour des lieux publics abidjanais et parallèlement la traque s’organise. Plus de 80 personnes sont interpellées, parmi lesquelles des Ivoiriens, des Burkinabé, des Maliens et des Mauritaniens. La coordination des renseignements entre la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina Faso porte des fruits positifs.

La riposte Selon une source militaire, la première interpellation intervient le 20 mars 2016 en début de soirée à Bouaké. Soit une semaine après l’attentat. Exploitant une information anonyme, un homme, la soixantaine révolue, est interpellé. Mais des proches de ce dernier continuent de nier son implication dans l’attaque, préférant parler de « dénonciation calomnieuse. »  Le 26 mars de la même année, celui qui est soupçonné d’avoir conduit les terroristes à Bassam, Assane Barry, est arrêté à Koumassi. Il passera trois mois à la Direction de la surveillance du territoire (DST). Son téléphone se présente comme une mine d’or pour les enquêteurs. Une sorte de pièce principale du puzzle. Hamed Bakayoko, alors ministre de la Sécurité et de l’intérieur, s’en réjouit et révèle que « les personnes recherchées ont déjà été identifiées ». Selon des confidences, « des photos du séjour de Assane Barry dans un hôtel à Bamako, de même que plusieurs coups de fil, ont permis de tracer d’autres personnes ». Natif de Dabou, Barry, candidat à l’immigration, se serait fait enrôler entre le Mali et le Niger avant d’être une sorte de passeport pour la Côte d’Ivoire. Il s’ensuit une vague d’arrestations, dont douze personnes en Côte d’Ivoire, parmi lesquelles l’un des employés d’un hôtel situé sur la plage de Bassam. Le 27 mars, deux Maliens ayant « activement participé » à l'attentat sont arrêtés à Gossi et Goundam, deux localités situées dans le nord du Mali. Leur arrestation, selon une source proche de l’enquête, a permis de « démonter leurs cellules dormantes. Aujourd'hui, ce sont 83 personnes qui ont été interpellées, dont 16 qui ont un lien direct avec l'attentat. Les autres ont des liens plus ou moins apparents, qui nécessitent néanmoins des vérifications minutieuses », confie notre source. Le 17 avril 2016, les forces spéciales des services de renseignements maliens mettent la main sur Alou Doumbia (Malien, 32 ans), l'un des cerveaux de l'attaque terroriste de Grand Bassam, présenté comme le numéro 2 de ce groupe terroriste. Son arrestation est le fruit de « la bonne coopération entre les services de sécurité du Mali et de la Côte d'Ivoire pour faire avancer l'enquête ». Il est soupçonné d’avoir convoyé en voiture du Mali en Côte d'Ivoire les membres du commando qui ont mené l'attaque. Il avait aménagé l’un des deux réservoirs d'un véhicule 4X4 pour y cacher des armes et les munitions qui ont servi à l'assaut, confie une source sécuritaire. Son compagnon Ibrahim Ould Mohamed, qui a participé à la logistique de l'attaque, est interpellé en mai 2016, toujours au Mali. Plusieurs arrestations se font dans la foulée et un autre gros calibre, Mimi Ould Baba Ould Cheikh, est interpellé au Mali en janvier 2017 par des soldats de la force française Barkhane. Présenté comme « l'un des cerveaux » de l'attentat Grand Bassam, il est aussi présenté comme le « chef des opérations de l'attaque de Ouagadougou (Café restaurant Cappucino, 30 morts en janvier 2016) ».  Même si la peur a vite changé de côté et malgré une bonne coordination entre la Côte d’Ivoire, le Mali et le Burkina, celui qui est présenté comme le principal organisateur, Kounta Dallah, est toujours introuvable. Les enquêtes se poursuivent et chaque pays garde dans ses prisons ceux qui ont été interpellés sur son territoire. Seront-ils jugés un jour ? Le procès se fera-t-il simultanément avec le Mali et le Burkina Faso ?  Difficile, à date, de répondre à ces questions.

Victimes collatérales ? Parallèlement à cette vague d’arrestations, les enquêteurs mettent la main, en juillet 2016, sur deux soldats ivoiriens accusés d'avoir côtoyé des jihadistes ayant participé à l'organisation de l'attaque de Bassam. Il s’agit des sergents Zanga Zoumana Coulibaly et Brice Touré. Ils seront poursuivis pour « violation de consignes  et association de malfaiteurs » pour avoir rencontré Assane Barry, dit Sam, le chauffeur des terroristes. Selon leur témoignage, Assane Barry les aurait contactés en leur proposant de leur fournir de la drogue. Y voyant une opportunité «  juteuse », ces soldats, qui visiblement ignoraient qu’ils commerçaient avec un terroriste, ont voulu sûrement se faire de l’argent. Ils seront condamnés chacun à dix ans de prison ferme, non pas pour complicité mais pour violation de consigne. Pourtant, à la barre, les prévenus indiquaient n'avoir rien à se reprocher. « Je n'ai pas collaboré avec un quelconque terroriste », avait lancé le sergent Coulibaly. « C'est une grave erreur, une faute, une infraction militaire, que de ne pas avoir dénoncé la présence du conducteur de ce groupe à leurs chefs, pour qu'on prévienne ces attentats », avait laissé entendre le procureur militaire, Ange Bernard Kessy.

Sécurité renforcée L’après 13 mars n’a pas été de tout repos pour les « sécurocrates ». En prenant conscience du fait qu’aucun pays n’est à l’abri des actes terroristes, l’accent a été mis sur divers aspects. Notamment la capacité de réaction des forces de l’ordre, mais aussi et surtout la surveillance. Au-delà de la mise en place de caméras dans les rues d’Abidjan, les modes de surveillance se sont de plus en plus accrus. Mais pas que, d’autres intelligences, militaires et policières, ont été développées entre plusieurs pays. Même si elle n’est pas membre du G5 Sahel, la Côte d’Ivoire reste également dynamique dans la coopération avec différents pays, apportant son expertise après avoir déployé « d’énormes moyens ». Mais la prudence reste de mise. «  Avec ce qui se passe dans l’est du Burkina et les attaques sporadiques au Mali, il ne faut pas baisser la garde. Le terrorisme est partout à la fois, avec des méthodes parfois différentes et n’importe qui peut désormais être une cible », confie un agent des forces de l’ordre. « La bonne coopération entre les forces de l’ordre des différents pays n’est pas toujours suffisante. Il faut parfois compter sur la coopération des populations. Ce volet est difficile, car les populations ont peur des représailles ou ne savent pas parfois vers qui se tourner pour être sûres de ne pas subir de conséquences plus tard », nous confie un autre agent des forces de l’ordre.

Ouakaltio OUATTARA


 

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