Le Premier ministre britannique Boris Johnson a affirmé le 10 septembre vouloir se démener pour trouver un nouveau compromis en vue du divorce avec l’Union européenne, après une série de cinglants désaveux à la Chambre des Communes, qui contrarient sa stratégie d’un Brexit coûte que coûte.
Le dirigeant conservateur a déclaré qu’il allait « s’évertuer à obtenir un accord » d’ici à un sommet européen prévu les 17 et 18 octobre à Bruxelles, juste après que les députés lui ont refusé, tôt le mardi 10 septembre, l’organisation d’élections législatives anticipées. Boris Johnson a réuni son Conseil des ministres dans la matinée pour décider de la marche à suivre après une semaine éprouvante au Parlement, où il a essuyé camouflet sur camouflet et perdu la majorité absolue à la suite de défections et d’expulsions de députés rebelles de son Parti conservateur. Les députés britanniques ont à nouveau rejeté la motion déposée par le Premier ministre britannique Boris Johnson et son gouvernement demandant la tenue d'élections anticipées, lors d'un vote à 1h00 du matin mardi.
La séance, qui avait débuté le 9 septembre à la Chambre des Communes, dont le Président John Bercow a annoncé sa démission, était la dernière avant la suspension très controversée du Parlement pendant cinq semaines décidée par Boris Johnson jusqu’au 14 octobre, deux semaines seulement avant le Brexit « officiel ». Boris Johnson devait récolter le soutien de deux tiers de l'assemblée, soit au moins 434 parlementaires, or seuls 293 députés se sont prononcés en faveur d'élections anticipées.
Une loi anti « no deal » est même entrée en vigueur ce même 9 septembre, après avoir reçu l’assentiment de la reine Elizabeth II. Le texte prévoit un report du Brexit jusqu'au 31 janvier 2020 si le gouvernement de Boris Johnson ne parvient pas à un accord de divorce avec l'Union européenne d'ici le 19 octobre. Une « capitulation » aux yeux du Premier ministre. Il a ainsi affirmé aux députés après l’entrée en vigueur de la loi qu’il ne demanderait pas ce report, sans expliquer comment il compte s’y prendre. Cette demande de report ne serait évitée que si les députés votaient en faveur d'une sortie sans accord du Royaume-Uni avant le 19 octobre, ce qui est hautement improbable. Les six derniers votes à la Chambre des Communes ont été défavorables à Boris Johnson, qui n'y a plus de majorité.
Boubacar Sidiki Haidara