Après avoir accusé Nicolás Maduro de trafic de drogue, puis fait une proposition de transition au pouvoir, en contrepartie d’une levée des sanctions américaines, les États-Unis accentuent la pression sur le Venezuela et lancent maintenant une démonstration de force au large des côtes vénézuéliennes.
Le 1er avril, Donald Trump a annoncé le déploiement dans les Caraïbes, à proximité des côtes vénézuéliennes, d’une force navale et aérienne, dans le cadre d’une « opération antidrogue dans les Caraïbes », après l’accusation de trafic de drogue lancée par la justice américaine, le 26 mars dernier, contre Nicolás Maduro et des membres de son entourage. « Nous ne permettrons pas que les cartels de drogue tirent profit de la pandémie pour menacer la vie d’Américains », a lancé Donald Trump depuis la Maison-Blanche. Le calendrier du déploiement n’a pas encore été spécifié, puisque une semaine plus tôt le ministre américain de la Défense, Mark Esper, ordonnait l’arrêt pendant deux mois de tous les mouvements prévus dans le monde, y compris le déploiement et le rapatriement de soldats déployés sur des théâtres de guerre, pour tenter de juguler l’épidémie due au coronavirus. 435 cas de Covid-19 ont été recensés parmi les employés militaires et civils de l’armée américaine, leurs familles et les sous-traitants du Pentagone. Un sous-traitant est mort du cette maladie.
Appel de Maduro aux Américains
Les tentatives de chasser le dirigeant chaviste du pouvoir s’enchaînent côté américain. La veille de l’annonce du déploiement militaire, le 31 mars, les États-Unis avaient proposé à Nicolás Maduro, comme à l’opposant Juan Guaidó, de lever les sanctions contre le Venezuela en contrepartie d’un « plan pour une transition démocratique ».
Le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Jorge Arreaza, a lu le dimanche 5 avril une lettre envoyée par le chef de l’État, Nicolás Maduro, au peuple des États-Unis, où il l’exhorte à mettre un terme à ce qu’il décrit comme une tentative du président Donald Trump d’instrumentaliser les institutions de ce pays pour atteindre ses objectifs électoraux, « sur la base d’infamies, sous le prétexte de la lutte contre la drogue, pour laquelle il a ordonné le plus grand déploiement militaire dans notre région depuis 30 ans, en pleine lutte contre la pandémie de Covid-19 qui frappe l’humanité », ajoute-t-il. Il conclut sa lettre en disant non à la guerre des « États-Unis contre le Venezuela » et par un « Nous voulons la paix ».
Boubacar Sidiki Haidara