Sept années après le printemps arabe, qui avait démarré dans un village tunisien, c’est à nouveau dans ce pays que la rue se fait entendre. De nouveau pour dénoncer des inégalités sociales. On se souvient qu’en 2010, à Sidi Bouzid, la mort d’un jeune revendeur mit le feu aux poudres et lança un vaste mouvement de contestation qui s’étendra aux pays voisins et balaiera plusieurs régimes, dont celui de Ben Ali. Des localités proches de cette même bourgade font partie de celles qui se sont enflammées ce mardi 9 janvier 2018. A l’origine de ce mouvement de colère populaire, une hausse de la Tva, qui devrait être répercutée sur les prix des produits de première nécessité. « La pauvreté et la faim ont augmenté, oh citoyen opprimé !», scandaient les manifestants, en majorité des jeunes. Des manifestations qui dégénèreront en affrontements avec les forces de l’ordre et qui ont fait un mort, le 9 janvier à Tebourba, cœur de la nouvelle contestation. Les autorités tunisiennes multiplient quant à elles les appels au calme, demandant aux citoyens de « choisir la paix ». Un hashtag #Ne détruis pas ton pays, la Tunisie a besoin de toi a même été lancé par le ministère de l’Intérieur mardi dernier sur sa page Facebook. Pas sûr que cela suffise à calmer les esprits.
Célia d’Almeida