En 2017, lors de son voyage à Abidjan, Roch Marc Cristian Kaboré, le Président burkinabè, lançait : « le terrorisme est dans nos murs ». Il ignorait à cette date que son pays connaitrait deux ans plus tard une avancée fulgurante des terroristes. Aujourd’hui, le Burkina Faso est de plus en plus isolé de ses voisins du Mali, du Niger et du Bénin, avec des zones frontalières fortement déconseillées désormais. Mais les frontières avec le Ghana et la Côte d’Ivoire ne sont pas non plus très sûres. La menace terroriste s’est désormais installée dans nos salons. L’avancée des groupes djihadistes en Afrique de l’ouest effraie même dans les milieux sécurocrates. Nos pays, déjà affaibli par de longues crises politiques, militaires et même économiques, offre un terreau fertile à cette guerre asymétrique. Dans un tel contexte, la solidarité sous-régionale est plus qu’un impératif. Il faut sortir des grandes théories pour trouver une solution, face au terrorisme. Face aux hésitations et aux balbutiements du G5 Sahel, il faut viser plus haut et faire intervenir toutes les forces militaires de la sous-région. Ce n’est plus seulement l’affaire des pays du Sahel, mais celle de l’ouest africain, dont une grande partie du territoire, du Burkina Faso au Mali et jusqu’au Nigéria, est sous le diktat de ces nouveaux seigneurs de guerre. L’étape du partage de renseignements est dépassée. Il faut agir, et vite. Hier le Mali était seul dans son combat, aujourd’hui c’est le Burkina qui est ciblé. Qui sera le prochain ? Le Bénin, le Togo, le Ghana ou la Côte d’Ivoire ? Chacun compte beaucoup de jeunes désespérés faciles à recruter. Les frontières sont aussi poreuses les unes que les autres et c’est une lapalissade que de dire que nul n’est en sécurité. La menace monte et il faut mettre les moyens pour la freiner.
Ouakaltio OUATTARA