La Biennale des arts pour la forêt et l’environnement « Abidjan Green Art », se veut un rendez-vous en faveur de la préservation de l’environnement. Cette initiative de l’artiste sculpteur ivoirien Jems Koko Bi va se tenir du 25 novembre au 10 décembre 2019 au Parc national du Banco.
De 16 millions d’hectares au début du siècle dernier, la forêt ivoirienne e compte aujourd’hui à peine 2 millions, selon les chiffres du ministère ivoirien des Eaux et forêts. Cette situation est en grande partie imputable aux activités anthropiques, notamment l’agriculture extensive basée sur les cultures itinérantes sur brûlis, la surexploitation de la forêt en bois d’œuvre et bois énergie, l’urbanisation galopante et les feux de brousse souvent pratiqués à des fins de chasse. En outre, la crise politico-militaire que le pays a connue pendant une décennie a favorisé le pillage des ressources naturelles et l’infiltration massive des aires protégées (forêts classées et autres parcs et réserves) par des populations. Une situation alarmante, qui en plus de préoccuper l’État affecte également certains artistes, dont le célèbre sculpteur Jems Koko Bi, qui a décidé de s’engager dans la lutte pour la préservation de l’environnement et du couvert forestier ivoirien à travers « Abidjan Green Art ». Un rendez-vous pour la valorisation de la forêt qui va se tenir du 25 novembre au 10 décembre prochain au cœur de la forêt du Banco, à Abidjan, et réunir des artistes de Corée du Sud, du Canada, d’Allemagne, d’Italie, du Sénégal et de Côte d’Ivoire.
La forêt ivoirienne au cœur « Nous sommes en train de perdre nos forêts. La Biennale consiste à inviter des artistes, le public et toutes les personnes qui luttent contre la déforestation, tous ceux qui ont un sentiment pour la forêt à créer l’atmosphère initiale de la forêt sans la détruire », explique à JDA Jems Koko Bi. Pour lui, il s’agit de faire en sorte qu’un slameur ou un poète dise un poème pour un arbre, qu’un danseur danse pour un arbre et qu’un artiste plasticien fasse une installation autour d’un arbre. « C’est une deuxième considération de l’arbre, qui devient une œuvre. Au cours de la Biennale, il sera question de danse, de slam et de flûte. Les flutistes avec cet instrument vont nous rappeler l’histoire de la Côte d’Ivoire. Tout le monde sera acteur. C’est le sens de notre action. Nous voulons que nos forêts deviennent des œuvres d’art et renforcent notre patrimoine ». Selon l’artiste, cette biennale va s’étendre sur toute le pays.
Anthony NIAMKE