« Didiga Festival » : La Côte d’Ivoire à la découverte des Bétés

Les organisateurs du Festival du Didiga entendent bien institutionnaliser leur événement.

Faire découvrir l’art, la culture et la gastronomie du pays bété, ses chants et expression orale, tel est l’objectif du « Didiga Festival », qui s’ouvre ce vendredi 23 mars dans le village de Yacolidabouo (Soubré). Son promoteur, Eugène Zadi, s’est confié à JDA.

Quel est l’objectif de ce festival ?

Ce festival est un espace d’échanges culturels et artistiques, afin que toutes les communautés de la région se retrouvent dans un cadre sans passion dévastatrice. Un cadre d’échanges culturels, sans distinction ethnique, sociale, religieuse et politique. Vous savez bien que la région de la Nawa est une région d’immigration. Et cet espace n’existe pas, afin que les populations puissent se retrouver ensemble, dialoguer et travailler ensemble bien sûr. En fait, nous voulons paraphraser le Professeur Bernard Zadi Zaourou qui a dit qu’il fallait désenclaver les genres poétiques du Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire dont l’influence sur la musique et la culture ivoirienne est tout à fait indéniable.

En le faisant, nous voulons donc rendre accessible à tous la littérature orale ivoirienne. Les poèmes, les chants, bref les voix, vous verrez bien, sont porteurs d’une charge idéologique et des choix éthiques. Des anciens qui légué ces genres poétiques en héritage à notre communauté. C’est une occasion pour nous tous d’exercer nos facultés critiques pour en faire un domaine moderne de savoir. Une parole apte à contribuer efficacement à la renaissance africaine et nationale à laquelle nous aspirons tous.

Avec la mort de son concepteur, le Professeur Bernard Zadi Zaourou, quelle place occupe aujourd’hui le « Didiga Festival » dans la culture ivoirienne ?

Il appartient aux spécialistes des arts et de la culture de répondre à cette question de façon beaucoup plus précise avec force détails. Pour ma part, je peux dire que le « Didiga Festival » et l’intérêt qu’il suscite est une preuve de l’influence intellectuelle que le Professeur Bernard Zadi exerce encore sur la pensée en Côte d’Ivoire.

Pour l’édition de cette année, à quoi devraient s’attendre les festivaliers en termes d’activités et d’innovation ?

 « Le Didiga Festival » est divisé en deux grandes parties. Le vendredi 23, nous allons réfléchir et débattre d’un thème important qui est cher au président Marcel Zadi Kessy. Il s’agit de la responsabilité du cadre en matière de développement de proximité. Dans la soirée il aura la case des contes. Personne n’ignore la fonction initiatique du conte en général. Ici, il sera question du conte africain et particulièrement du conte ivoirien avec sa portée idéologique et esthétique. Le lendemain samedi 24, le Professeur Sery Bailly va traiter du thème Bété « Wablini » qui signifie « Le cheminer ensemble ». Les festivaliers découvriront ensuite, les mets locaux, les mets Bété, puis on laissera la place aux Voix, c’est-à-dire les trois genres  poétiques que sont le « Wego » ou « la Racine des pleurs », c’est une poésie élégiaque. Vous savez que la poésie élégiaque est une sorte de poésie lyrique qui aborde généralement un sujet mélancolique ou triste. Vous voyez bien que cette poésie tient une place très importante dans la culture Bété. Ensuite, il y aura le « Lougboutouweli » qui signifie « Parole pour pleurer » et enfin le « Le Tourou » qui est une poésie chantée. Concernant l’innovation, nous n’oublions pas que le « Didiga Festival » n’est qu’à ses débuts. La venue de Magic System est en soi une innovation en même temps que nous changeons de dimension.

Le mythique groupe Zouglou « Magic System » sera l’attraction du festival. Qu’est-ce qui a milité pour le choix de ce groupe ?

Outre le fait que nous voulons rendre visible le « Didiga Festival » en invitant Magic System, nous voulons aussi montrer l’enracinement du Zouglou tant par le rythme que par la thématique, ce regard qui dissèque la société ivoirienne dans ses contradictions et son génie créateur. Permettez-moi de remercier d’ailleurs Asalfo et Magic System qui en venant dans ce petit village perdu au Sud-ouest de la Côte d’Ivoire, montre aux ivoiriens et aux africains les fondements de leur succès, à savoir la simplicité, l’humilité et l’humanisme.

Concrètement, combien de festivaliers sont attendus pour cette deuxième édition ?

Pour donner une idée du sens du mot « Didiga », je vais citer Angeline Notré, qui nous dit ici que dans la définition que le Professeur Zadi a proposé, il entend par « Didiga », la terminologie d’art de l’impensable, terme qu’il juge d’ailleurs très peu approprié parce ce qu’il ne renvoie pas exclusivement à cela. Emprunté aux chasseurs Bété, il est un récit qui met en scène un personnage unique, le « Djègbeugbeu » dans des situations faites d’affrontements épiques, dont le seul but est de redresser des tords. Le « Didiga » aurait selon le Professeur Zadi, des similitudes avec le merveilleux, le mystère, le mysticisme religieux, mais aussi le conte, l’épopée, la poésie profane ou sacrée. Il est donc essentiellement un art de la parole et l’art musical dénommé « Dôdô » en serait le symbole le plus achevé parce ce qu’il est l’instrument par lequel la « parole Didiga » atteint son sommet. Il s’agit toutefois d’une parole médiatisée que seuls les initiés savent décoder et qui justifie aisément le caractère prétendument hermétique de cette parole. C’est en effet la parole du « Dôdo » qui constitue l’essence du « Didiga » qui d’abord et avant tout un art de la parole. En résumé on peut donc dire pour simplifier les choses que le « Didiga » est l’art de l’impensable, c’est en fait quelque chose qui défie la raison cartésienne  et la logique tout court. C’est un art au-dessus du fondement cartésien. N’est-ce pas un « Didiga » aujourd’hui lorsque des élèves décident d’eux-mêmes de choisir les dates de leurs vacances ? Mais pire encore la date à laquelle ils choisissent de revenir de vacances et de reprendre les cours ? Voilà, n’est-ce pas un « Didiga » ?

Propos recueillis par Anthony NIAMKE

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