Si le livre reste encore hors de portée des Ivoiriens, de nombreuses organisations passent par ce moyen pour imposer leur patte.
Cela fait longtemps que le combat pour pallier les insuffisances de notre système éducatif dans sa globalité se mène bon gré, mal gré. Mais, aujourd’hui, les Ivoiriens ont compris qu’il faut prendre le problème à la racine… Dire que le livre est au centre de la connaissance n’est qu’un euphémisme. Cependant, le matérialiser sur le terrain n’est pas toujours aisé. Les autorités, les chefs d’établissements, les maisons d’édition, les ONG, etc., tous se ruent de plus en plus vers ce créneau. Le 13 mars dernier, le lycée professionnel d’Adzopé accueillait son premier bureau du « Club de lecture » suivi de l’installation d’une bibliothèque. Le 23 avril dernier, le Centre ivoirien pour le développement de la formation professionnelle (CIDFOR) a procédé à l’installation du Club de lecture et d’écriture de Korhogo.
Le Bibliobus de Dominique Mais, l’une des premières personnalités à s’être engagées sur cette voie est la Première Dame, Dominique Ouattara, Présidente de la Fondation Children Of Africa. Et c’est avec le Bibliobus. S’il a démarré timidement en 2008, il touche aujourd’hui de plus en plus d’enfants. Il ne suffit pas de demander aux enfants de lire. Il faut aussi aller vers eux. Voilà tout le sens de cette caravane « intemporelle ». Dans la pratique, il s’agit de bus aménagés en bibliothèques qui parcourent les différentes villes du pays avec plus de 3 000 livres d’éducation, de divertissement et de culture générale pour les enfants de 4 à 18 ans. Le dernier Bibliobus de la Fondation Children Of Africa, «Schtroumf», est à Assinie depuis le mois d’août 2022. Et le Bibliobus, par tradition, a un invité de marque, un écrivain, Arsène Koffi Kouadio, auteur de « La voix des enfants ». Il témoigne avoir été émerveillé par la flamme que cette caravane a animée dans le regard des enfants : « c’est le meilleur moyen de faire la promotion du livre. Il faut créer cette passion chez les enfants ». Selon l’ex Président des écrivains de Côte d’Ivoire, Macaire Etty, il faut simplement aller au-delà de ce qui est fait. « Il est clair que sans passion, les clubs de lecture ne peuvent pas remplir leur rôle. Il faut de la passion autour du livre. Et c’est cela qu’il faut susciter chez les enfants et chez les jeunes».
Raphaël TANOH