Après avoir atteint le prix record de 750 francs CFA bords champ en 2016, les prix de la noix de cajou n’ont cessé de dégringoler depuis 2017. La hausse entre 2014 et 2018 avait eu pour effet de presque faire doubler le nombre de producteurs, de 250 000 en 2014 à un peu plus de 400 000 en 2019. Et la production n’était pas en reste. Celle-ci est passée de plus de 564 000 tonnes à près 800 000 tonnes. Au-delà des titres de premier producteur et de premier exportateur mondial de noix de cajou, les producteurs de Côte d’Ivoire sont inquiets. La mévente des produits de 2019 pourrait se poursuivre pendant l’année 2020. Selon certains traders, la production de 2019 n’a pas encore été épuisée sur le marché et les prévisions n’annoncent pas une baisse en quantité. Bien au contraire. Celle-ci devrait être en hausse ou, à défaut, stagner. Ce qui n’augure pas de lendemains meilleurs pour les prix et les nombreux producteurs qui avaient retrouvés la joie grâce à leurs plantations. La transformation locale, solution palliative impérative pour garantir des prix rémunérateurs pour les producteurs, tarde à être effective, au grand désespoir des dirigeants nationaux, qui espéraient atteindre un taux de transformation d’au moins de 30% en 2020. L’Inde, le Vietnam et le Brésil, principaux acheteurs de la noix de cajou ivoirienne, sont saturés et ne donnent pas de bons signaux pour une reprise à la hausse des tarifs.
Marie-Brigitte Komondi