Présidente-directrice générale de la Société ivoirienne de traitement d’anacarde (SITA SA), Massogbè Touré Diabaté sait ce que veut dire être baronne de la noix de cajou, pour avoir porté à bout de bras des plantations et non des moindres de ce fruit tropical dans sa ville natale à Odienné dans la région du Kabadougou au nord-est de la Côte d’Ivoire. Portrait d’une femme d’affaires encline à braver le risque et de porter les valeurs de la générosité.
Née en 1964 à Odienné dans une famille musulmane, Massogbè Diabaté mère de cinq enfants et épouse du ministre ivoirien des transports Gaoussou Touré traîne la réputation d’être la première femme en Afrique de l’ouest industrielle dans la transformation de l’anacarde également appelée noix de cajou.
Anciennement cadre commerciale chez DHL, Massogbè se lance dans la filière cajou en 1980 et crée en compagnie des femmes du Kabadougou la Coopérative des planteurs d’anacardier de Côte d’Ivoire (COPLACI) dont le verger expérimental d’une superficie de 5 hectares passe à10 hectares en moins d’une décennie. Sa reconversion professionnelle la rend célèbre dans la quasi-totalité des hameaux où elle distribue gracieusement des pépinières aux paysans qui parviennent à porter la plantation d’anacarde à 150 hectares.
Empochant coup sur coup de faramineuses sommes d’argent à chaque campagne de commercialisation, elle monte une société anonyme SITA SA en 2000, la première usine de transformation industrielle de ce fruit tropical à Abidjan en Côte d’Ivoire, dont elle devient la Présidente-directrice générale.
D’une capacité de production annuelle de 3000 tonnes, l’entreprise emploie 1005 salariés dont 850 femmes. « Je demande à tous les opérateurs économiques de multiplier les usines de transformation en Côte d’Ivoire, afin d’apporter de la valeur ajoutée aux produits agricoles », préconise t-elle en 2004 après son élection à la présidence de l’Association pour le développement de la filière cajou africaine (ADEFICA).
Chevalier dans l’ordre du mérite agricole français en février 2014, la même année, Massogbè Diabaté Touré est élue présidente de l’African women’s entrepreneurship program (AWEP-CI) initié par le département d’Etat américain et rentre au Conseil d’administration de coton-anacarde de Côte d’Ivoire. Elle est Officier dans l’ordre du mérite ivoirien.
Présidente du Conseil d’administration de la société de micro-finance Caisse d’épargne et de développement agricole et industriel de la Côte d’Ivoire (CEDAICI SA) et membre du Conseil d’administration du patronat ivoirien (CGECI) elle préside la commission pour le développement de l’entreprenariat féminin (CDEF) au sein de cette institution.
Elue meilleure femme africaine chef d’entreprise à Bruxelles en Belgique, Massogbè Diabaté Touré tient à merveille son rôle de baronne de la noix de cajou à travers le monde.
Tony NAHOUNOUX