Début juillet, l’OCDE et la FAO ont publié les « Perspectives agricoles » sur la prochaine décennie (2021-2030) offrant une évaluation sur les marchés nationaux, régionaux et mondiaux de produits agricoles.
Le dernier rapport« Perspectives agricoles » de l’OCDE et la FAO met en lumière des changements majeurs qui interviendront dans le secteur agroalimentaire mondial sur les dix ans à venir sur fond d’augmentation de la population globale et d’urgence climatique.
L’un des principaux aspects du rapport porte sur la consommation mondiale de denrées alimentaires qui devrait connaître un rythme de progression plus lent avec 1,2 % par an à l’horizon 2030 contre 2,2 % sur la dernière décennie. Cette situation s’explique essentiellement par les perspectives de ralentissement du côté de la Chine, premier marché alimentaire mondial. De façon générale, les huiles végétales, les céréales, les produits halieutiques et aquacoles verront leur demande progresser de moitié moins vite que lors de la dernière décennie. D’après le rapport, la dynamique de la consommation sera principalement tirée par la croissance de la population dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire.
Pression Ainsi, les régions affichant une forte expansion démographique comme l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord contribueront pour l’essentiel de la demande supplémentaire en denrées alimentaires. Ces zones pèseront notamment pour les deux tiers de la consommation supplémentaire des céréales, des racines, des tubercules et des légumineuses et pour 35 % à la demande supplémentaire de sucre au cours de la prochaine décennie. Sur la prochaine décennie, la production agricole continuera à s’améliorer, même si cela sera à un rythme légèrement plus lent. Pour l’essentiel, la hausse des rendements assurera 87 % de l’augmentation du volume agricole total. Alors que déjà dans le monde, 20 % de la consommation intérieure est importée, les échanges agricoles continueront de s’accroître pour la plupart des produits. En outre, la prochaine décennie verra un renforcement de la disparité entre zones importatrices et zones exportatrices de produits agricoles. L’Afrique subsaharienne, la région Proche-Orient et l’Afrique du Nord déjà importatrices nettes de produits agricoles verront ainsi une accentuation de leur dépendance à l’égard des marchés internationaux. Ainsi d’ici 2030, les importations nettes de l’Afrique subsaharienne devraient grimper de 75 % du fait de la hausse des importations de blé, de riz, de maïs et de soja. Pour sa part, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord devraient voir leurs importations nettes augmenter de plus de 28 % d’ici 2030. La zone restera la première importatrice mondiale de produits alimentaires de base par habitant.
Yvan AFDAL