La crise du coronavirus a fait chuter les investissements étrangers directs (IED) de 49% au premier semestre 2020 par rapport à la même période il y a un an. Et cette baisse pourrait atteindre 40% pour l’année.
Selon la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED), basée à Genève, les principales formes d’investissement étranger, du financement des infrastructures aux fusions et acquisitions, ont été globalement touchées. Elle souligne que les confinements et la perspective d’une profonde récession mondiale ont considérablement réduit les IED. D'après la CNUCED, ces investissements transfrontaliers ont atteint un montant estimé à 399 milliards de dollars, soit 49% de moins qu’en 2019. L’agence onusienne justifie une telle baisse par « les fermetures d’usines dans le monde entier, qui ont obligé les entreprises à retarder les projets d’investissement existants et à reporter les investissements non essentiels, pour préserver les réserves de liquidités ».
Situation mitigée Les flux d’IED vers les économies en développement ont diminué moins que prévu (-16%), indique la CNUCED. Ils ont reculé de 28% vers l’Afrique, de 25% vers l’Amérique latine et les Caraïbes et de 12% vers l’Asie, principalement en raison de la résistance des investissements vers la Chine. Pour la CNUCED, « les flux vers les économies en développement devraient se stabiliser, l’Asie de l’Est montrant des signes de reprise ». Selon l’agence onusienne, les IED en Asie de l’Est sont d’ailleurs restés stables, à 125 milliards de dollars. Cela s’explique en grande partie par une augmentation de 22% des flux (y compris les flux des conduits) vers Hong Kong, en Chine. Les flux d’IED vers la Chine se sont également avérés relativement résistants. Au cours du premier semestre 2020, ils ont atteint 76 milliards de dollars, soit une baisse de 4%. Sur le continent africain, les investissements transfrontaliers ont tout juste atteint 16 milliards de dollars au cours du premier semestre de cette année. Les flux d’IED vers l’Afrique subsaharienne ont diminué de 21% pour atteindre un montant estimé à 12 milliards de dollars. Plus largement, la chute des IED devrait ralentir au second semestre, donnant lieu à une baisse annuelle de 30 à 40% sur l’ensemble de l’année. Le taux de déclin dans les économies développées devrait s’aplatir, car certaines activités d’investissement semblent reprendre au troisième trimestre. Les flux vers les économies en développement devraient donc se stabiliser sur l’année.
Yvan Afdal