La croissance africaine reprend des couleurs, selon un rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les « Perspectives économiques en Afrique en 2019 ». Toutefois, au rythme actuel, cette croissance ne devrait pas suffire à relever les défis structurels auxquels est confronté le continent.
Notant que la situation du continent est bonne et que les performances économiques générales continuent de s’améliorer, le Président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, fait tout de même des observations, notamment sur les défis structurels auxquels est confronté le continent, le chômage et la pauvreté. Selon lui, après un ralentissement du PIB réel à 2,1% en 2016, l’économie africaine a amorcé une reprise avec une croissance économique de 3,6% en 2017 et de 3,5% en 2018.
Dynamique Les pays pauvres en ressources, supportés par une production agricole plus importante, présentent une plus forte demande de consommation et une hausse de l’investissement public et ont connu une croissance supérieure (Sénégal 7%, Rwanda 7,2%, Côte d’Ivoire 7,4%). Au niveau de l’inflation, le taux moyen en Afrique a chuté de 12,6% en 2017 à 10,9% en 2018, et devrait atteindre 8,1% en 2020. Il est particulièrement faible dans les pays de la zone CFA (UEMOA et CEMAC), où il est de moins de 2% grâce à l’arrimage à l’euro. À moyen terme, la tendance à la hausse du PIB devrait va se poursuivre, « avec une accélération à 4% en 2019 et 4,1% en 2020 ». En 2019, 40% des pays africains devraient enregistrer une croissance d’au moins 5%. L’Afrique du Nord devrait à elle seule représenter 40% de cette croissance.
Maillon faible La croissance de l’Afrique est toutefois insuffisante pour réduire le chômage et la pauvreté. Avec une population active qui va « croître de près de 40% d’ici 2030 », la population en âge de travailler sera de « près d’un milliard en 2030 » et, au rythme actuel, « seule la moitié des nouveaux arrivants sur le marché du travail trouveront un emploi. La plupart de ces emplois seront dans le secteur informel », prévient la BAD, qui note que les résultats en matière d’emploi sont meilleurs lorsque les épisodes de croissance ont été impulsés par le secteur manufacturier. Lequel est présenté comme ayant le plus d’effet d’entraînement sur l’ensemble de l’économie. C’est pourquoi le rapport conclut que « l’Afrique doit s’industrialiser afin d’éviter le piège de l’informalité et le chômage chronique ».
Ouakaltio OUATTARA