Après des années de crise, la Côte d’Ivoire assiste, depuis 2011, à une renaissance des infrastructures, dans de nombreux domaines : routes, chemin de fer, ponts et installations énergétiques. L’élan de rénovation semble toutefois quelque peu ralenti par la qualité de certains travaux, et la difficulté pour les entreprises du secteur de trouver une main d’œuvre adéquate, ainsi que les financements nécessaires.
Dès son arrivée au pouvoir en 2011, l’administration Ouattara à conçu un programme d’inves- tissements baptisé Programme présidentiel d’urgence (PPU). En 2011, plus de 45 milliards de francs CFA ont été dégagés afin de parer au plus pressé dans les secteurs de l’eau, de la santé, de l’éducation, de l’électricité et de la salubrité, avec un volet administration du territoire, consacré à la réhabilitation des bâtiments publics. Le PPU passera à 60, puis à 80,5 milliards de francs CFA en 2012, pour se chiffrer à 135 milliards en 2014. Ces investissements publics dans les infrastructures ont sans doute fortement contribué à stimuler le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB), avec une moyenne de 9% entre 2011 et 2015.
Résurrection
Routes, eau potable et électricité sont les trois grands secteurs sur lesquels le gouvernement a fortement misé depuis 2011. Si tant est que la route précède le développement, l’on peut dire que l’administration Ouattara a fait sienne cet adage. De 2012 à fin 2015, c’est une enveloppe d’un montant de 1 065 milliards de francs CFA qui a été, selon le ministre des Infrastructures économiques, Patrick Achi, engloutie dans la construction et la réhabilitation du réseau routier. À cet effet, plusieurs projets relégués aux ca- lendes grecques ont été dépoussiérés et mis en œuvre. Une politique qui aura permis de renforcer le bitumage de plus de 1 800 km de voiries existantes, et de construire 144 km d’autoroutes. Lancé dans un programme de visite d’État de 2012 à 2015, le président ivoirien en a profité pour accélérer sa politique en matière d’infrastructure, en dotant les différentes régions de bâtiments administratifs, de routes, d’électricité et de desserte en eau.
Des défis à relever
Malgré la bonne volonté affichée, plusieurs projets n’ont pu voir le jour, notamment les axes Touba-Séguela, Mankono-Bouaké, et Dimbokro-Bocanda-Daoukro. S’il est vrai que certains ont connu un début de réalisations, les travaux peinent à évoluer par manque de financements ou de disponibilité de matériel au niveau des structures techniques. Tirant les leçons du Programme national de développement (PND) 2012-2015, la Côte d’Ivoire a prévu un nouveau plan 2016-2020, qui comprend la préservation du réseau routier actuel, mais aussi la réalisation de nouveaux projets, comme l’autoroute Abidjan-Lagos, le chemin de fer Abidjan-Ouaga-Niamey, et l’interconnexion électrique. C’est dans ce cadre que le Groupe consulta- tif pour le financement du PND 20162020 a pu mobiliser les bailleurs de fonds internationaux, ainsi que les privés nationaux. déficit à Abidjan, grâce à une production estimée à 150 000 mètres cubes par jour.
Ouakaltio Ouattara