En juillet dernier le gouvernement ivoirien adoptait une politique de plafonnement des prix avant de lancer, début août, une campagne de répression contre le non-respect de ce décret. Mais la pilule passe difficilement chez les commerçants.
La phase de répression contre les commerçants qui piétinent la décision du gouvernement de plafonner les prix des denrées de grande consommation est entrée dans sa phase active depuis le 12 août. Presque surpris par cette opération, des commerçants, qui trouvent la pilule amère, se sont fait prendre dans les filets.
Pression A date, selon le directeur général du commerce intérieur, Aimé Koizan, plus de 300 commerçants ont été sanctionnées en deux semaines et devront payer une amende allant de 100 000 à 50 millions de francs CFA en plus d’une saisine, dans certains cas, de marchandises ou la fermeture du point de vente. « La répression est intense, le nombre de sanctionnés pourrait croître avant la fin de l’année » explique M. Koizan qui soutient que les speculations sont pratiquées sur les produits de grandes consommations. Dans sa lutte contre la vie chère, le gouvernement, tout en décidant de plafonner le prix de certaines denrées, « reste conscient qu’il touche du doigt un véritable problème » pense Bakry Doukouré, président d’une association de commerçants. La mesure n’est pas nouvelle. Des campagnes pour l’affichage ou le contrôle des prix entre 1990 et 2010 avaient connu un début de succès avec des actions d’éclat hyper médiatisées avant d’être rangées au placard. Les produits concernés par cette lutte que sont le riz, dont la Côte d’Ivoire importe plus d’un million de tonnes par an, l’huile, le sucre, la tomate concentrée et le ciment restent des produits dont les prix ont toujours varié d’une zone à l’autre reconnaitront du côté du ministère du Commerce.
Difficultés Tout en invitant les commerçants au respect des nouveaux prix, le président de la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d’Ivoire (FENACCI), Farik Soumahoro, émet des réserves. « Il ne faut pas occulter certains problèmes que rencontrent des commerçants dans le transport de leurs marchandises » lance-t-il. Des réalités non imputables aux commerçants mais qui pourraient impacter les prix et « contraindre certains au non-respect » des nouvelles dispositions. Une réalité à laquelle la direction du commerce devra ajouter les spéculations saisonnières liées à l’accessibilité des produits de grande consommation sur les marchés ivoiriens.
Ouakaltio OUATTARA