Keiwa est une application spécialement conçue pour les commerçants issus du secteur informel et les néo dirigeants non initiés à la comptabilité.
Dans un pays où tous les secteurs sont en perpétuelle évolution, le secteur informel ne reste pas en marge. Selon l’Enquête nationale sur la situation de l'emploi et le secteur informel de 2016, 93,6% des emplois sont issus de ce secteur. D’après un autre rapport de la Cellule d’analyse de politique économique du CIRES (CAPEC), les unités de production informelles (UPI) ne tiennent pas de comptabilité conforme aux normes de l’OHADA. En effet, seulement 17% des UPI tiennent une comptabilité et 8% seulement d’entre elles tiennent une comptabilité formelle. C’est dans ce contexte que quatre entrepreneurs, avec à leur tête Fabrice Koffi, ont décidé de mettre en place Keiwa.
Révolution Keiwa, selon ces concepteurs, est une application qui permet de centraliser la gestion de la comptabilité, de la trésorerie et de la facturation chez les entrepreneurs informels. L’application se veut être un outil permettant de tenir une comptabilité simplifiée, susceptible de fournir des informations financières fiables aux établissements bancaires en vue de l’octroi de financements. « En tant qu’assistant comptable, j’ai rencontré des gens qui ont fermé boutique juste pour des questions de gestion. Mon application simplifie la comptabilité de votre entreprise », explique Patrick Koffi. Selon ce dernier, « il suffit par exemple à un agriculteur d’entrer ses dépenses quotidiennes et ses recettes. Il obtient un rapport d’activité clair et accessible. Tout cela est couplé à une gestion des stocks, avec la possibilité de payement de ses salariés et d’effectuer toute autre dépense via mobile money ». Les opérations, poursuit-t-il, sont basées sur deux modèles économiques. Le premier est une location mensuelle de l’application par ses utilisateurs et le deuxième est la fourniture de données à des institutions bancaires. La vision de la start-up pour 2023 est d’atteindre 1 500 utilisateurs réguliers et 5 millions d’agriculteurs en Côte d’Ivoire.
Marie Brigitte Komondi