Open Sky Afrique: Le ciel peut attendre

Les compagnies nationales devront prendre leur mal en patience

Le 28 janvier 2018, en marge de son 30ème sommet, l’Union Africaine lançait à Addis Abeba le marché unique africain du transport aérien. Un peu plus d’un an après, c’est toujours le status quo.

Le projet de ciel ouvert africain remonte à la décision de Yamoussoukro, il y a 20 ans. En janvier 2018, l’Union Africaine (UA) avait finalement entériné la libéralisation totale des échanges aériens en Afrique, promettant un tournant pour le transport aérien sur le continent. Mais le nombre de pays signataires piétine et plusieurs grandes puissances africaines comptent parmi les absents.

Frilosité Appelé à métamorphoser le paysage aéronautique du continent, le Marché aérien commun en Afrique (MUTAA) a du mal à décoller. Seulement 28 pays sur 54 ont acté leur adhésion, alors que 44 avaient donné un avis favorable à l’initiative, il y a 20 ans à Yamoussoukro. Pourtant, le projet devait permettre aux compagnies africaines de prendre leur place au niveau international alors même qu’elles ne représentent aujourd’hui que 3% trafic aérien mondial et ne captent que 2,2% du chiffres d’affaires, dans un contexte d’explosion des voyages par avion sur tous les autres continents. Alors que les pays des compagnies africaines leaders que sont l’Éthiopie, l’Égypte, le Kenya et l’Afrique du Sud ont immédiatement adhéré au projet, d'autres, comme le Maroc, sont encore frileux. Si les perspectives de développement du réseau et d’augmentation du nombre de passagers transportés sur l’Afrique peuvent paraître alléchantes, il faut rappeler que l’ensemble des compagnies aériennes africaines concurrentes pourront venir se poser directement dans les aéroports des pays signataires. Cela explique en partie la non signature du Sénégal, alors même que le pays a lancé sa nouvelle compagnie aérienne nationale en 2018. La Tunisie également n’a pas signé.

Projet alléchant D’après l’UA, à l’initiative du projet, le MUTAA permettra de développer et d’améliorer la qualité du secteur aérien africain, de renforcer la concurrence et aussi de rendre les tarifs plus compétitifs. Le transport aérien africain devrait élargir son horizon, d’autant que, selon les projections, il devrait évoluer de 6,2% par an en moyenne sur les dix prochaines années. Outre la bonne santé des économies africaines et une classe moyenne grandissante, cette croissance devrait être tirée par l’évolution des habitudes de voyage. L’UA promet qu’à terme ce projet permettra de dépasser les 300 millions de passagers transportés par les compagnies africaines à l’horizon 2035.

Ouakaltio OUATTARA

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