Une monnaie unique en Afrique d’ici 2045, est-ce possible ?
En Afrique, lorsque nous décidons de mettre en œuvre un projet commun, il y a des réticences qui nous font croire qu’il y a quelque part un manque de volonté. Les pays ont beaucoup à y gagner et s’ils n’arrivent pas respecter les critères, c’est que quelque part le dénominateur commun de cette négligence est la volonté politique qui manque.
Un continent de 54 pays et 40 monnaies, n’est-ce pas là un frein ?
C’est effectivement un frein. C’est un frein et c’est un handicap pour nos économies. 54 pays et 40 monnaies, c’est énorme. La balkanisation monétaire est un frein pour les échanges. Quand vous prenez tous les pays du continent, le commerce intracontinental, entre nous les Africains, oscille entre 16 et 17%, loin derrière le commerce intra européen, qui se situe autour de 70%, contre 50% pour les pays asiatiques.
Comment comprenez-vous la mise en place d’institutions monétaires africaines, comment l’unification va-t-elle se faire dans la pratique ?
Dans la pratique, je suggère que nous allions vers ce que j’appelle les cercles concentriques. Ce que j’appelle les cercles concentriques c’est que déjà nous avons 5 sous-continents : l’Afrique Centrale, Australe, de l’Est, du Nord et de l’Ouest. Pour qu’on aille vite, il faut que ces 5 régions aient chacune une monnaie unique. Cela sera une sorte d’apprentissage.