Pour l’atteinte de l’émergence à l’horizon 2020, la Côte d’Ivoire veut réaliser une croissance forte, durable, créatrice d’emplois, et respectueuse du genre. À trois ans de cette échéance, beaucoup reste à faire en matière des droits des minorités pour un développement humain équitable et solidaire.
Le 4 octobre, lors de la présentation du projet de budget 2017, Abdourahmane Cissé, le ministre du Bud- get et du portefeuille de l`État, annonçait une mesure sociale visant à inciter les employeurs à recruter des handicapés. Déjà au mois de septembre dernier, le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale lançait un programme visant à favoriser le recrutement de personnes handicapées dans les entreprises du secteur privé, avec les mesures incitatives prévues dans les dispositions du nouveau code du travail. Des dispositions qui s’inscrivent en droite ligne de l’application de la loi d’orientation en faveur des personnes handicapées, du 10 novembre 1998. Ce texte exige que « le gouvernement assure l’éducation et la formation des personnes ayant un handicap moteur, mental, visuel, auditif et cérébro-moteur, leur recrutement, ou une assistance dans leur recherche d’emplois…». Une avancée certaine, mais qui cache encore mal les efforts qui restent à faire en matière des droits des minorités pour un développement humain équitable et solidaire.
La question du genre
D’ailleurs, le rapport 2015 sur les droits de l’Homme en Côte d’Ivoire mentionne que « malgré le fait que la loi interdit la xénophobie, le racisme et le tribalisme et punit ces formes d’intolérance par des peines d’emprisonnement, aucune poursuite judiciaire n’a été engagée au cours de l’année ». Et pourtant, toujours selon ce rapport, des cas d’abus et de harcèlement d’étrangers africains résidant dans le pays ont été rapportés par la police. Pour ce qui est des actes de violence, discrimination et autres abus fondés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, il existe des lois anti-discrimination certes, mais « elles ne s’appliquent pas aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité du genre ». Autant de mauvais points qui expliquent la régression enregistrée dans le classement de l’Indice de développement humain (IDH). Selon le rapport 2015 établi par le PNUD, la Côte d’Ivoire, qui figure dans la catégorie des pays à développement humain faible, est passée du 171ème au 172ème rang mondial de l’IDH sur 188, avec une note de 0,45 sur 1. Elle est distancée dans la zone UEMOA par le Bénin et le Sénégal, respectivement 32ème et 36ème.
Benoît TanoH