Les candidatures indépendantes ont toujours été une préoccupation majeure pour les partis au pouvoir, soucieux de conserver la majorité. Pour les élections législatives à venir, le RHDP devra faire face à de nombreux candidats indépendants issus de ses rangs.
Au nombre de 439 en 2011, sur 946 candidatures acceptées, les candidats indépendants aux élections législatives du 18 décembre pourraient atteindre le chiffre de 1000, selon une source proche de la Commission électorale indépendante (CEI). Essentiellement issus du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), ces candidats ont pour la plupart été recalés au profit d’autres personnalités.
Rififi
Au PDCI-RDA, on compte parmi les dissidents l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Congo-Brazzaville, Thérèse N’Dri Yoma. Ancienne ministre de la Santé et membre du bureau politique du parti septuagénaire, elle se présente à Bouaflé pour « servir la population avec qui je travaille depuis longtemps », explique-telle. Quant à Jean Kacou, secrétaire de section du PDCI à Treichville, il affrontera l’épouse du ministre du Pétrole, la députée sortante issue du RDR, Amy Toungara, désignée candidate du RHDP. « Nous aurions souhaité une bataille entre le PDCI et RDR pour savoir qui est le plus fort sur le terrain », lâche-t-il, optimiste. À ces indépendants s’ajoutent les candidatures des députés sortants non reconduits pour cause de fronde, Kouadio Konan Bertin, Kramo Kouassi, Louis Abonoua et Yasmina Ouégnin, respectivement à Port-Bouët, Bocanda, Bouaké et Cocody. Au RDR, la situation n’est guère plus reluisante. Kanigui Soro, à Karakoro, avait déjà annoncé la couleur, bien avant la publication de la liste des candidats retenus. Il sera suivi par plusieurs autres jeunes cadres, pour qui les choix n’ont pas tenu compte de la volonté de la base, et les mises en garde de leur secrétaire général par intérim, Ahmadou Soumahoro, n’ont guère eu d’impact. Dans la commune de Divo, par exemple, la reconduction du député sortant, Lassina Koné, dit « Bazo », n’a pas fait l’unanimité au sein du parti à la case, entraînant la candidature de l’influent Ali Badarah Konaté, 3ème vice-président du Conseil régional du Lôh-Djiboua et président des « Alassanistes libéraux ». Non loin de là, à Lakota, la bataille opposera le chef de cabinet de la ministre de l’Éducation nationale, Abdoulaye Kouyaté, secrétaire départemental du RDR, choisi pour défendre les couleurs du RHDP, au maire Samy Merhy, pourtant coordonnateur local du RHDP.
DaviD YALA