Afrique de l’Est : Une invasion de criquets pèlerins inquiétante

La prévention n’aura finalement pas suffi. Fin décembre 2019, pour parer une invasion acridienne qui a fait de nombreux dégâts chez ses voisins, le Kenya avait procédé à des pulvérisations aériennes de masse.

Mais, depuis plusieurs jours, le Kenya est victime d’une invasion de criquets pèlerins qui dévorent les récoltes et menacent la sécurité alimentaire. Au micro de RFI, le ministre kényan de l'Agriculture, Mwanga Kiunjuri, déclarait : « cette invasion et sa capacité à se répandre dans d'autres comtés représente une menace sans précédent pour la sécurité alimentaire du pays ». Pour riposter, le gouvernement aurait mis en place des équipes pour traquer les criquets et des avions les bombarderaient également d'insecticide. Selon l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Kenya n’avait pas eu à affronter un tel phénomène depuis 70 ans.

Des milliers d’hectares ravagés

Si les dégâts n’ont pas encore pu être évalués, les essaims ont déjà causé nombre de sinistres lors de leur passage en Afrique de l’Est. La Somalie et l’Éthiopie ont été les premières touchées. 70 000 hectares ont été détruits en Somalie et en Éthiopie les insectes se déplacent à un rythme constant vers le sud, où se trouve la vallée du Rift, considérée comme le grenier du pays. Actuellement, le Soudan du Sud et l’Ouganda sont en danger, estime la FAO. 

Appel à la solidarité internationale

Face à l’urgence, la FAO a, dans un communiqué, le 20 janvier, lancé un appel à la communauté internationale. « Les autorités de la région ont déjà lancé des activités de contrôle, mais étant donné l’ampleur et l’urgence de la menace, elles ont besoin d’un soutien financier supplémentaire de la part de la communauté internationale des donateurs afin d’accéder aux outils et aux ressources nécessaires à la mise en œuvre effective des interventions », a indiqué Qu Dong, Directeur général de la FAO. L’organisation alerte : si « aucune mesure » n’est prise, le nombre d’insectes ravageurs, déjà conséquent, pourrait être multiplié par « 500 d’ici le mois de juin ». « D’une ampleur et d’une capacité destructrice jamais vues, les essaims risquent de grossir de manière exponentielle et de se propager dans d’autres pays d’Afrique de l’Est si les efforts pour combattre ces ravageurs voraces ne s’intensifient pas massivement dans toute la région ». La FAO recherche d’urgence 70 millions de dollars pour la lutte antiparasitaire.

Boubacar Sidiki Haidara

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