Le retrait des forces américaines d'Afghanistan pourrait être ralenti, au vu des avancées militaires des talibans sur le terrain, ont annoncé les États-Unis cette semaine, soulignant que cela ne remettrait pas en cause la date butoir du 11 septembre. « Les plans pourraient fluctuer et changer si la situation change », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby, questionné lors d'un point de presse sur l'avancée des talibans, qui encerclent plusieurs grandes villes afghanes, rapporte l’AFP. « S'il y a des changements à effectuer dans le rythme, la portée ou l'ampleur du retrait un jour ou une semaine donnée, nous voulons garder la flexibilité de le faire ». Le président américain Joe Biden a décidé en avril, contre l'avis des militaires, de retirer toutes les troupes américaines d'Afghanistan d'ici au 20ème anniversaire des attentats du 11 septembre, ont rapporté des medias américains. Les opérations de retrait ont déjà été réalisées à plus de 50%. John Kirby a affirmé que l'armée américaine continuait à apporter un soutien aérien aux forces afghanes, mais pas jusqu'au dernier jour de sa présence en Afghanistan. « Lorsque le retrait approchera de sa fin, ces capacités vont décliner et elles ne seront plus disponibles ». Le Président afghan Ashraf Ghani et le négociateur en chef de son gouvernement dans les pourparlers avec les talibans, Abdullah Abdullah, sont attendu ce 25 juin à la Maison Blanche. Un haut responsable afghan a déclaré qu'Ashraf Ghani s'efforcerait d'obtenir l'assurance que Washington continuera à soutenir les forces gouvernementales afghanes. Le Président américain a souligné que les États-Unis continueraient de fournir à Kaboul un soutien diplomatique, économique et humanitaire et garantiraient que le pays ne redeviendra jamais un nouveau havre pour des groupes terroristes.
Sous pression
Face à la progression des talibans, Ashraf Ghani a remplacé ses ministres de l'Intérieur et de la Défense le week-end dernier. Pour le Président, « les talibans doivent choisir : faire la paix ou continuer de traiter le peuple afghan en ennemi ». Les négociations inter-afghanes se poursuivent, mais le dialogue sur un éventuel partage du pouvoir entamé en septembre dernier à Doha entre talibans et gouvernement afghan est actuellement au point mort. L’un des responsables des talibans a réaffirmé qu'un « authentique régime islamique est la meilleure solution et l'exigence de tous les Afghans » et appelé la communauté internationale à les laisser décider de leur sort eux-mêmes.
Boubacar Sidiki Haidara