Le décès du candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Amadou Gon Coulibaly, a rebattu les cartes au sein de ce parti. La bataille semi-ouverte entre les autres cadres, qui voyaient midi à leur porte, a vite fait de convaincre Alassane Ouattara qu’il devait réviser sa position de ne pas briguer un autre mandat à la magistrature suprême. Tout en acceptant de revenir dans le jeu politique, il rebat à son tour les cartes, calme les ardeurs de ses héritiers putatifs et dérange quelque peu les calculs de l’opposition. Un retour qui fait grincer des dents au sein d’une opposition qui estime que le Président Alassane Ouattara ne peut briguer de troisième mandat. L’on s’achemine allégrement vers un duel entre Alassane Ouattara (78 ans) et Henri Konan Bédié (86 ans). Au-delà de l’élection présidentielle, c’est l’enjeu de la cohésion interne à chaque parti qui se joue aussi. S’il s’était engagé à passer le flambeau à une autre génération, Alassane Ouattara n’avait pas prévu de plan B et se voit aujourd’hui comme l’unique option qui pourrait sauver le RHDP. Mais, au sein de ce parti, la bataille est déjà engagée entre différents camps, qui souhaitent contrôler l’appareil à l’avenir. En plus de se trouver un nouveau candidat, le RHDP devra désigner également un nouveau président pour son directoire. Un poste très disputé, car donnant à celui qui le tient les manettes de la gestion du parti.
Yvann AFDAL