Scrutin présidentiel : On joue comme prédit les prolongations

Le contexte dans lequel s’est tenue l’élection présidentielle du 31 octobre, présageait d’une crise post-électorale. Peut-être pas de la même dimension que celle de 2010, mais sûrement plus longue cette fois-ci.

Comme il fallait s’y attendre et comme beaucoup l’avaient prédit, les partis et groupements politiques de l’opposition, rejetant les résultats de l’élection, ont décidé de maintenir la pression sur le gouvernement en annonçant la mise en place d’un Conseil national de transition (CNT) le 2 novembre. Henri Konan Bédié, Président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a été désigné Président de celui-ci, avec comme feuille de route de « préparer le cadre de l’organisation d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive; mettre en place un gouvernement de transition et convoquer les Assises nationales pour la réconciliation ». Une annonce qui a accéléré les choses.

Crise ouverte Le mardi 3 novembre en début d’après-midi, un communiqué du gouvernement affirme que cette déclaration, ainsi que les violences perpétrées suite au boycott actif, « constituent des actes d’attentat et de complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national. Ces faits sont prévus et punis par la loi pénale ». Les forces de l’ordre se sont déployées autour du domicile de Bédié et ce dernier, selon certaines sources, serait officiellement en résidence surveillée. La justice ivoirienne n’écarte pas de poursuivre plusieurs personnalités de l’opposition, qu’elle considère comme « auteurs et complices de ces infractions ». Il s’agit entres autres de Pascal Affi N’Guessan (FPI), de Maurice Kacou Guikahué (PDCI), de Narcisse N’Dri (PDCI) et de plusieurs autres cadres de partis de l’opposition. Une situation qui pourrait contribuer à cristalliser davantage le climat social. Depuis la fin de l’élection du 31 octobre, les activités économiques sont au ralenti et les commerces fermés. Au lendemain du scrutin présidentiel, des incidents avaient éclaté dans le district de Yamoussoukro, la capitale politique du pays (Centre), entraînant une dizaine de morts, des saccages de véhicules et d’autres biens et plusieurs blessés. De sources proches du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), de nombreux Ivoiriens (3 000) seraient en exil au Ghana, au Togo et au Liberia depuis le 30 octobre. Malgré les appels au dialogue, tant au niveau national qu’international, les deux camps campent sur leurs positions et multiplient les provocations. Pour rappel, la crise post-électorale de 2010 a fait officiellement 3 000 morts et la justice n’a toujours pas situé les responsabilités.

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