Les partisans de l’opposition, qui attendaient un mot d’ordre de leurs responsables politiques afin de faire mieux entendre leurs voix, ont dû déchanter à la veille de l’ouverture du sommet Union Africaine - Union Européenne. Pascal Affi Nguessan, le Président du Front populaire ivoirien (FPI), s’est juste contenté de lancer un appel aux invites de la Côte d’Ivoire le 27 novembre. « Je voudrais dire aux chefs d’États qui fouleront le sol ivoirien de ne pas se fier aux apparences. En Côte d’Ivoire, il y a 200 prisonniers politiques et le pays est toujours en crise et non réconcilié ». Quant à la coalition Ensemble pour la démocratie (EDS), présidée par Georges Armand Ouégnin, elle s’est invitée dans le débat pour demander la libération des membres de l’opposition encore détenus, avec à leur tête Simone Gbagbo, ex Première Dame ivoirienne. « L’opposition ivoirienne a raté une grande occasion durant ce sommet de se faire entendre et de porter aux yeux du monde les aspirations de ceux dont elle porte la voix », commente un observateur de la scène politique ivoirienne. « Elle est devenue l’ombre d’elle-même. C’est à croire qu’il n’y a pas de véritable opposition dans ce pays », renchérit un autre. Largement divisée, l’opposition ivoirienne ne retrouve pas ses marques depuis 2011 et aucune question du moment ne parvient amener ses leaders à se regrouper dans une action commune.
Ouakaltio OUATTARA