Des informations sur une attaque d’envergure des positions des forces ivoiriennes dans l’extrême nord du pays circulent depuis peu. Même s’ils sont de plus en plus vigilants, les militaires ivoiriens restent sous pression.
Fin juillet, des informations faisaient état d’une probable attaque dans la zone de Tengrela (nord), loin de la zone de Téhini (nord-est), en proie à des attaques terroristes depuis un an. Sans desserrer l’étau entre les villes de Téhini et de Kafolo, les militaires s’étaient déployés sur toutes les frontières nord ivoiriennes. Même si l’information sur l’attaque de Tengrela était prise au sérieux, certains officiers pensaient surtout à une stratégie de diversion afin de dégarnir la base militaire de Kafolo.
Par petits groupes ? Depuis l’attaque d’envergure menée en mars dernier, les terroristes, qui y ont perdu plusieurs hommes, semblent avoir changé de tactique. Après avoir essayé les mines artisanales, sans grande réussite, ils attaquent désormais par petits groupes et s’en prennent aux postes de contrôle, parfois isolés. L’attaque de la nuit du lundi 18 au mardi 19 octobre à Téhini, qui s’est soldée par la mort de trois d’entre eux, selon les sources officielles, répond à cette nouvelle stratégie. Pour rappel, les départements de Téhini et de Tougbo avaient déjà fait l’objet d’attaques les 7 et 12 juin dernier. Cinq soldats ivoiriens avaient été tués au cours de ces attaques. Quand ils évoluent par petits groupes et à motos, difficile de faire la différence entre les assaillants et des populations qui vaquent à leurs occupations habituelles. C’est l’un des points faibles de la traque contre les terroristes.
Quête de ressources ? Des sources sur place font état de ce que les terroristes se font de moins en moins visibles dans la zone et seraient à la recherche de financements. Un sous-officier en service dans la région soupçonne ces derniers d’être à la base de plusieurs actes d’agressions, notamment sur les pistes villageoises, afin de dépouiller les paysans et les commerçants. Toujours selon ce militaire, il est difficile à ce stade de dire avec certitude que les terroristes ont réussi dans leur stratégie de conquérir les territoires en prenant le soin de gagner le cœur des populations locales. Pour l’heure ils ne contrôlent totalement aucune zone, mais arrivent par moments à intimider certaines populations.
Ange Stéphanie DJANGONE