En tournée dans la région du Bélier (Didievi, Tiebissou, Toumodi) pour lancer des projets d’insertion en faveur des jeunes, le ministre de la Jeunesse, Mamadou Touré, par ailleurs porte-parole adjoint du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, pouvoir) a multiplié les appels du pied au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) pour un rapprochement dans le cadre d’une nouvelle alliance. La première ayant été rompue après que le parti présidentiel a refusé de soutenir lors de la présidentielle de 2020 un candidat issu du PDCI comme le souhaitait Henri Konan Bédié, le leader de cette formation politique. Le PDCI, pour sa part, n’a pas encore officiellement donné de suite à la volonté de parti au pouvoir de renouer le fil au sein d’une alliance. Revoir Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié marchant bras dessus bras dessous et s’appeler affectueusement « grand frère » et « jeune frère » relève-t-il encore du possible ? En l’état actuel des choses, cela paraît difficile. D’abord, le PDCI est déjà dans une forme d’alliance avec le Parti des peuples africains (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et espère, avec ce nouvel allié, ravir le pouvoir au RHDP d’Alassane Ouattara en 2025. Ensuite, le PDCI reproche aujourd’hui tant de choses au RHDP : « débauchage de ses cadres à coup de menaces et de pressions », « tentative de liquidation du parti », « confiscation du pouvoir », etc…que se remettre en alliance serait à tout le moins perdre la face et se mettre à dos certains de ses propres militants. Toutefois, le champ politique ivoirien est si coutumier des revirements spectaculaires et des alliances improbables, qu’un retour du PDCI au RHDP, aussi surprenant sera-t-il, n’est pas inimaginable.
Serge Alain KOFFI