Dans la continuité de leur politique visant à réduire les effectifs des forces armées, les autorités en charge des questions militaires souhaitent mener très prochainement une campagne d’identification, notamment au sein des hommes issus des rangs de l’ex rébellion. Cette campagne pourrait fâcher certains membres des Forces nouvelles, dont la plupart exercent à Bouaké, qui estiment que depuis leurs soulèvements de janvier et juin 2017 ils sont dans le viseur du gouvernement. C’est dans ce climat de méfiance que des éléments du troisième bataillon, soupçonnant leurs frères d’armes du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) de Bouaké avaient délogé ces derniers en janvier dernier. Depuis, une sorte de suspicion généralisée règne entre les différentes unités de l’armée, rendant la cohabitation de plus en plus difficile entre elles. Doté de pouvoirs exceptionnels afin de mener à bien une réforme en profondeur, le Chef d’État-major Sékou Touré a également la possibilité de procéder à des radiations dans le cas où des soldats concernés ne feraient pas la preuve de leur nationalité ivoirienne. Selon certaines informations, qui ont suscité cette enquête, certains de ces soldats, lors de leur intégration au sein de l’armée, entre 2007 et 2012, auraient fait usage de faux documents administratifs. Pour rappel, en décembre 2017 un plan de départs volontaires a permis la radiation des états de paiement de plus de 900 militaires. Cette initiative vise à encourager 4 000 départs volontaires d’ici à 2020, avec un pécule de 15 millions de francs CFA.
Ouakaltio OUATTARA