Le dernier gouvernement, nommé le 12 juillet 2018, pourrait être l’un des plus éphémères de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Le chef de l’État, Alassane Ouattara, a annoncé devant les patrons d’entreprises le 25 septembre un nouveau remaniement après les élections municipales et régionales du 13 octobre prochain. Une annonce qui intervient au moment où certains ministres nouvellement nommés prennent à peine possession de leurs bureaux, tandis que d’autres réfléchissent encore à la formation de leurs cabinets. De quoi plomber l’ardeur des agents des ministères, dont les patrons sont pour la plupart engagés dans les élections locales et déjà en campagne dans différentes localités. Quand on sait l’anxiété qui s’empare de l’opinion à l’annonce d’un remaniement ministériel, il n’est pas hasardeux de dire que c’est un véritable pavé que le Président de la République jette dans la mare. Certains observateurs estiment qu’il s’agit d’un coup de pression que le chef de l’Exécutif entend mettre sur les candidats de son regroupement politique afin que ceux-ci mettent les bouchées doubles pour ne pas perdre les élections et conserver ainsi leurs postes au soir du 13 octobre, tandis que d’autres pensent qu’il n’y aura pas grand changement dans ce gouvernement, qui est en mission pour préparer 2020. Il faut s’attendre surtout à des réaménagements techniques dans certains ministères, avec le traditionnel jeu des chaises musicales, car le Président ne prendra pas le risque de créer des frictions au sein de la majorité à un moment où il semble avoir pris l’ascendant sur ses adversaires.
Malick SANGARÉ