Drissa Bamba, président du Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH)

Le gouvernement a entamé une grande campagne de déguerpissement depuis le début de l’année. Comment jugez-vous cette opération ?

 Le moment choisi pour effectuer ces déguerpissements n’est pas approprié. On aurait pu attendre les vacances, mais elles ont débuté en pleine année scolaire.   De nombreux élèves ont été éloignés de leurs écoles. 

Le bien-fondé de cette opération est-il discutable?

C’est une opération entreprise pour l’assainissement de la capitale économique. Nous déplorons simplement la manière dont ces déguerpissements sont faits. Le dédommagement des populations et leur relocalisation doivent être bien effectués. S’il n’y a pas d’endroits où reloger ces populations, la délinquance et la criminalité vont augmenter.

Certaines populations sont pourtant dédommagées mais elles restent sur les sites…

C’est vrai, mais ce n’est pas partout la même chose. A Adjamé-village, on nous a dit que seulement une partie des gens installés à Adjamé-extension, Colombie, ont été dédommagés. Selon le directeur général de l’Agence de gestion des routes (Ageroute), les fonds de dédommagement sont sur compte séquestre, donc de nombreuses personnes n’ont pas été dédommagées. Il faut les payer avant de les déguerpir. Nous sommes en Afrique, on ne quitte pas les sites comme-ça. Il appartient donc au gouvernement de faire preuve de tact.

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