Cela fait plusieurs années que la Côte d’Ivoire est confrontée au phénomène de la cybercriminalité, en croissance depuis le développement de l’Internet.
Ismo 2 000 Euros » est « brouteur », une appellation pour désigner les cybercriminels en Côte d’Ivoire. Âgé d’à peine 25 ans, ce jeune vivant dans l’un des quartiers populaires d’Abidjan se dit fier de pratiquer cette activité qui a changé sa vie. Anciennement apprenti-mécanicien, il affirme tenir son sobriquet de ses confrères « brouteurs », en raison de la fréquence de ce niveau de gain, environ 1,3 million de francs CFA régulièrement soutirés à ses victimes. Parmi les plus courantes, l’arnaque au sentiment fait fureur, grâce à des photos d’hommes ou de femmes utilisées comme appât sur des sites de rencontres. Autre procédé prisé par les « brouteurs»,l’arnaque à l’héritage. Il s’agit pour ces cyber escrocs de diffuser un message électronique proposant de mirobolantes commissions en échange de l’utilisation de comptes bancaires de particuliers pour toucher des sommes qui seraient bloquées dans une banque au nom de prétendus héritiers. Enfin, l’arnaque à la loterie est aussi l’une des plus courantes de ce business sans frontières, qui a d’abord connu son essor au Nigeria, au début des années 2000. La suite est connue, ces « brouteurs » demandent, le paiement de frais de dossier ou de transport du supposé lot. Si certains qualifient ces pratiques de course aux gains faciles, les « brouteurs » estiment quant à eux qu’il s’agit d’un « travail difficile », qui nécessiterait des semaines, voire des mois de dur labeur et de stress. Un travail pour lequel ils courent le risque de lourdes peines d’emprisonnement lorsque la police arrive à les confondre.
Anthony Niamké