Après l’élection de leur président, le 5 avril, nos sénateurs, les premiers de l’histoire du pays, feront leur rentrée solennelle le 10 avril au pied de la Basilique de Yamoussoukro. Une première expérience, censée renforcer la pratique normative et ancrer la démocratie dans notre pays, soutient-on. Le peuple attend les sénateurs à l’épreuve de la réalité. Ses yeux seront tournés dès le 10 avril vers le Sénat et les débats seront suivis de près. Les échanges dans cette chambre monocolore seront-ils différents de ceux que nous avons connus avec nos différents parlements depuis 1960 ? Nous osons espérer que oui. Mesdames et Messieurs les sénateurs, même si vous tirez votre légitimité d’un scrutin indirect, vous devez porter les aspirations d’un peuple qui a soif de débats politiques et qui veut voir ses élus aborder les questions visant à améliorer son quotidien. Vous n’aurez aucune excuse sur ce point et vos avis dans le débat sur les grands chantiers de la construction et de la reconstruction de notre pays sont attendus.
Mesdames et Messieurs les sénateurs, vous qui portez pour la première fois ce costume, votre premier mandat sera décisif. Vous avez la lourde tâche de clore définitivement le débat sur votre rôle, ou de l’amplifier, en donnant de nouveaux arguments à ceux qui s’étaient opposés à la création de l’institution que vous incarnez désormais. Votre rôle dans l’avancée du débat démocratique, à vous de le définir. Tâchez de bien le faire, non pas pour votre chapelle politique, mais dans l’intérêt du peuple ivoirien. Réussir cela est un pari, non seulement pour vous mais aussi pour tous ceux qui ont porté et voté pour la constitution de la 3ème République. Dans le cas contraire, vous serez, au même titre que ces derniers, sur le banc des accusés. L’histoire vous regarde et elle jugera l’apport à notre démocratie des premiers sénateurs.
Ouakaltio OUATTARA
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