Le 13 mars dernier, la Côte d’Ivoire a connu sa première attaque terroriste djihadiste. Passé le choc, les autorités avaient non seulement promis de faire avancer l’enquête, mais surtout de renforcer la sécurité à Abidjan.
Dans un esprit patriotique, nous avions tous salué cet engagement et nous sommes mis à rêver à plus de quiétude et de sérénité, soulagés et rassurés que nous étions de revoir des patrouilles de police, de gendarmerie, de nuit comme de jour, dans les rues de la capitale économique. Malheureusement, cette quiétude retrouvée semble se dissiper depuis l’avènement des « microbes ». Il ne se passe pas un jour sans que les pages faits divers des journaux, tout comme les réseaux sociaux, ne se fassent l’écho d’agressions commises par ces jeunes, dont l’âge varie entre 10 et 25 ans. D’Abobo, leur base initiale, ces gamins « en conflit avec la loi» semblent s’être donné pour objectif de soumettre le tout-Abidjan. Comme une maladie cancéreuse, ils étendent leurs métastases à d’autres communes comme Yopougon, Marcory et Koumassi. Les morts et les blessés qu’ils font à leur passage ne se comptent plus. Une vaste opération de police dénommée « Épervier », lancée à grand renfort de communication, n’a pas freiné pour autant l’ardeur criminelle de ces bambins, visiblement décidés à défier l’autorité de l’État. Le gouvernement, s’il doit rassurer la population, ne devrait pas s’en laisser conter par le phénomène des « microbes », beaucoup moins déstabilisant que le terrorisme, au risque de se décrédibiliser. On ne peut donc qu’être inquiets de voir quelques gamins équipés de simples armes blanches donner du fil à retordre à un gouvernement qui doit faire face à des terroristes, rompus aux techniques de guerre asymétrique.
Serge Alain KOFFI