Henri Konan Bédié est-il déjà dans le costume de chef de file de l’opposition?
Pas tout à fait. Il est sorti de l’accord du RHDP sans sortir clairement du gouvernement. Il consulte pour une nouvelle plate-forme sans vraiment l’annoncer. Il n'a pas encore remis en cause la politique du gouvernement. Je dirai qu'il est encore dans l’observation et dans la réflexion. Par conséquent, on ne peut pas le considérer comme le chef de l’opposition.
A qui profite la reconfiguration politique actuelle ?
Difficile à dire. Mais je dirai que Ouattara a enfilé la toge de Président. Dans la logique de se retirer après 2020, il marque un peu plus l’histoire du pays. Quant à Konan Bédié, il semble avoir laissé moins de plumes que prévu, en maintenant l’essentiel de son bloc au point d'oser sortir du RHDP. Enfin, s'il est difficile de désigner de vrais gagnants, on peut estimer que Guillaume Soro et Affi N'Guessan sont quelque peu déboussolés dans leurs stratégies.
Quel rôle pour Simone Gbagbo dans cette reconfiguration ?
Pour Simone Gbagbo, il faut redynamiser et rassembler le FPI. Sa sortie de prison a certainement dopé des troupes qui étaient aux abois mais n'a pas encore jeté les bases du rassemblement de toutes les tendances du FPI. C'est à cela qu'elle doit œuvrer en attendant l’avancée de la situation à La Haye. Une libération de son époux la confinerait dans un second rôle. En revanche, un prolongement de son incarcération pourrait permettre à Simone Gbagbo de se positionner en leader du FPI.