En février dernier, des violences entre éleveurs musulmans et agriculteurs chrétiens ont fait des milliers de morts dans l’État du Plateau, au Nigéria. Selon les conclusions du rapport de l’ONG International Crisis Group 2018, les conflits entre agriculteurs et éleveurs dans le centre du Nigeria ont fait six fois plus de morts que Boko Haram. Au Mali, ce qui préoccupe le plus aujourd’hui, en plus de la perte de facto de certaines zones du Nord, c’est l’insécurité qui fait vivre dans l’angoisse dans le Centre du pays. Des Bozos contre des Peuls, des Dogons contre des Peuls, des Bamanans contre des Peuls, des Sonrhaïs contre des Arabes. Le 2 janvier 2019, une attaque meurtrière, suivie de représailles, a fait au moins 13 morts dans un village burkinabé du centre du pays. Cet affrontement, fruit d’un conflit persistant entre différentes ethnies (Mossis et Peuls principalement) ont causé la mort d’au moins 13 personnes. Presque plus aucun pays d’Afrique de l’Ouest n’échappe à ce genre de conflits entre communautés, qui s’embrasent tels des feux de brousse et font de grands ravages. Des incidents qui montrent que la marche des pays africains vers l’instauration de Nations est encore un véritable leurre. Les questions sont profondes et diverses, partant de conflits fonciers, religieux ou même politiques avant de trouver une oreille attentive dans les communautés ethniques des différents protagonistes, qui souvent se côtoient depuis des décennies mais attendent la moindre occasion pour rallumer le feu. La fréquence de ces conflits sur le continent africain, qui tente de s’approprier le 21ème siècle, sont de nature à freiner les initiatives économiques et parfois politiques. C’est une nouvelle menace, en plus du terrorisme qui trouve d’ailleurs en ces conflits des terreaux fertiles pour perdurer. Il faut une thérapie de choc pour mettre fin à ce genre de crises, qui peuvent embraser toute une région.
Raphael Tanoh
JDF TV
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