Hier Alassane Ouattara, ensuite Mahammadu Buhari et aujourd’hui Ali Bongo. Le secret autour de leur état de santé a été et est si bien gardé qu’ils suscitent des rumeurs au sein de leurs populations sur leur capacité à diriger leur pays. En 2014, les rumeurs les plus folles avaient couru sur l’état de santé du Président Alassane Ouattara, alors à Paris pour se faire opérer d’une sciatique. Aujourd’hui, c’est autour des Gabonais de s’interroger sur l’état de santé de leur Président. La nomination d’une présidente par intérim dans le pays a plutôt apporté de l’eau au moulin des faiseurs de rumeurs. Des questions sur le secret médical autour des dirigeants africains se posent de plus en plus. Les services de communication doivent-ils communiquer sur leur état de santé ou laisser la rumeur s’en charger ? On ne le dira jamais assez, dans un monde dominé par les réseaux sociaux et où l’information fait le tour du monde en une fraction de seconde, il faut repenser les choses. Les peuples qui les ont élus veulent en savoir davantage sur leur état de santé, notamment s’ils sont encore aptes à les diriger. Et, en l’absence de toute information officielle, les canaux des rumeurs feront le relais comme bon leur semblera. Il y va d’ailleurs de la transparence, tant proclamée dans la gestion des affaires des pays africains. Cela passe aussi par des informations publiques sur les visites médicales des candidats à la présidentielle. Plus le peuple sera informé, mieux il orientera ses choix électoraux. Si nous n’en sommes pas encore au stade où nos dirigeants consentent à se faire soigner sur le continent ou dans leur pays, il nous faut un mécanisme pour que les scellés soient levés sur certains maux. Il y a va de l’intérêt des élus et également de celui du peuple.