Doit-on désespérer de la politique en Côte d’Ivoire ? Existe-t-il une culture démocratique en Côte d’Ivoire ? Que font les partis politiques pour inculquer cette valeur à leurs militants ? Le week-end dernier, des jeunes de Tiésso et Kani, deux localités de la région du Worodougou, l’un des bastions du RHDP, ont empêché une délégation du PPA-CI, conduite par son Vice-président Stéphane Kipré, de tenir un meeting. Ce parti politique ivoirien a été interdit d’organiser son activité. Tous les partis politiques ont le droit d’aller partout où ils veulent sur le territoire national pour convaincre sur leurs aptitudes à diriger ce pays. Au moment où les Ivoiriens sont inscrits dans une dynamique de réconciliation nationale, aucun argument ne peut justifier un tel acte. Ce qui s’est passé dans ces deux localités n’est rien d’autre que de la manipulation par des personnes tapies dans l’ombre de l’irresponsabilité des populations. Ce qui s’est passé à Tiesso et à Kani (Nord-ouest) est inquiétant. Disons-le tout net. Après la crise de 2010 et les violences de 2020 liées aux élections, les responsables des partis politiques et les cadres issus de ces partis doivent arrêter d’instrumentaliser les populations. Ce n’est pas cela la démocratie. Il faut éviter l’hostilité inutile. Bannissons les discours de haine et de xénophobie. La génération nouvelle d’hommes politiques doit fait rêver les populations à travers des débats constructifs et des propositions concrètes. Le prochain défi à relever en Côte d’Ivoire est la maturité politique. Le pays n’a plus besoin de ce genre d’images et les populations devraient en tirer les leçons et permettre que les Ivoiriens aient moins peur à l’approche de chaque élection. 2023 est un test et il faut passer ce cap sans violences.