Le vocabulaire de la classe politique ivoirienne s’est enrichi à la faveur de la guéguerre entre les cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Plus un weekend ne se passe sans que la classe politique ne « mesure » ses forces, pour emprunter l’expression au ministre Amédé Kouakou, favorable à un RHDP unifié. Le samedi 28 juillet, alors qu’Affi N’guessan a donné rendez-vous à ses militants au Palais des sports de Treichville (Est d’Abidjan) pour le 4ème congrès du Front populaire ivoirien (FPI), Aboudrahamane Sangaré invite ses partisans à Yopougon (Ouest d’Abidjan) pour un meeting. Ces deux camps vont « se mesurer ». En face, la mobilisation des membres du mouvement « Sur les traces d’Houphouët » ne faiblit pas. Après Divo (centre ouest), le samedi 21 juillet, ils donnent rendez-vous à leurs partisans le 28 juillet à Bondoukou (Est), afin de « démontrer être en phase avec la base ».
Pas de temps à perdre pour les candidats en course pour les élections municipales à venir. La chasse aux électeurs est ouverte avant le coup d’envoi de la Commission électorale indépendante. Divisé en interne, chaque parti ou groupement de partis s’est lancé dans la (re) conquête des militants et surtout des électeurs. Les moteurs des grosses cylindrées se font entendre dans les villages et hameaux afin de « mesurer » sa cote et, par ricochet, « se mesurer » aux adversaires potentiels. Chacun y va avec ses moyens et ses hommes. Abidjan et les grandes villes ne sont pas en marge de tout ce tintamarre. Les enjeux sont multiples et chacun veut connaitre son « poids » avant les échéances futures. Mais, après s’être « mesurées » en public, les intrigues politiques se font et se défont la nuit tombée derrière les rideaux ou dans les salons feutrés. Loin des regards du peuple, qui souhaite juste tirer profit de la bataille avant le top départ.