Des éléments de la plateforme des syndicats de la fonction publique déclarent nul et de nul effet l’appel de leur président à lever la grève des fonctionnaires. Depuis le 9 janvier, ceux-ci ont engagé un bras de fer avec le gouvernement afin que soient prises en compte leurs revendications relatives, notamment, aux augmentations de salaires et au paiement des arriérés de primes.
Ainsi donc, le fonctionnement de l’administration reste sérieusement perturbé, avec des risques de réels blocages pour une durée longue. Si l’on peut comprendre le soutien dont ces agents de l’administration publique bénéficient de la part de l’opinion, qui désapprouve le recours aux armes par les mutins pour arracher une prime de guerre, il est déplorable de constater que certains Ivoiriens semblent se délecter des difficultés de l’administration Ouattara. Ils utilisent des SMS et les réseaux sociaux pour créer les conditions d’un retour à la situation sociopolitique délétère ayant prévalu pendant la décennie 2000.
À contrario, dans les pays de vieille tradition démocratique, lorsque le danger pointe à l’horizon, on se serre les coudes au-delà des origines et des chapelles politiques. Pourtant, ces Ivoiriens là savent que les nuages sombres dont ils créent les conditions d’amoncellement pourraient déclencher un ouragan qui n’épargnerait personne. Mais tout se passe comme si pour les cavaliers de l’apocalypse, l’essentiel était que cette mauvaise météo emporte les actuels tenants du pouvoir.
Une singularité bien ivoirienne, dont l’explication ne tient pas aux seuls ratés de la réconciliation nationale, mais pointe aussi du doigt l’échec des politiques, des religieux, des autorités traditionnelles et de la société civile. Ils n’ont pas réussi à faire une nation de la multitude d’eth- nies qui se côtoient depuis des lustres sur la terre d’Éburnie, près de 57 ans après l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté nationale.
Benoît TANOH
JDF TV
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