Le processus est désormais irréversible. La coalition au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP), a explosé et les alliés d’hier sont désormais dos à dos. La date du 26 janvier, tout en permettant à chacun des cadres et des camps de clarifier leur position, a acté une séparation dessinée depuis longtemps. Ici comme ailleurs en Afrique, l’histoire vient encore de démontrer que les coalitions politiques, à l’épreuve du pouvoir, ne résistent pas aux contradictions internes et aux volontés des différents alliés. Pas plus que les alliances au sein de l’opposition, d’ailleurs. Chacun avance désormais selon ses ambitions, mais tous ont un seul et même calendrier : la présidentielle de 2020. Le jeu devient de plus en plus ouvert, mais en même temps il annonce des journées chaudes, quelques neuf années après une crise postélectorale qui a fait des victimes de tous bords, qui demandent toujours justice et se perdent entre amnisties, acquittements et non poursuites de certains de leurs bourreaux.
2019, l’année préélectorale, nous réserve encore et sûrement beaucoup de surprises. Dans chaque camp l’on tentera de consolider ses bases, de les élargir, de recruter et parfois même de débaucher chez l’adversaire. Des voltefaces ne sont pas non plus à écarter. Dans un marigot politique de plus en plus trouble, et avec de nombreuses inconnues à l’horizon, les Ivoiriens attendent les offres. Non pas les plus alléchantes, mais les plus réalistes et réalisables. Le pays est sur la bonne voie de la relance économique et les discours politiques les plus séducteurs devront être accompagnés de propositions concrètes pour l’école, la santé, les infrastructures et surtout de solutions pour l’épineux problème de l’emploi jeune. On peut le dire, même si chaque camp prend son temps pour donner le nom de son candidat, la précampagne est déjà ouverte de part et d’autre.