Le ministère de la Sécurité et de la protection civile vient de prendre un arrêté interdisant l’usage des pétards et des feux d’artifice durant la période des fêtes de fin d’année. Énième mesure pour contrer un phénomène qui, chaque année, exaspère un peu plus les Ivoiriens. Pour la période allant du 1er décembre 2019 au 31 janvier 2020, l’usage de pétards et autres substances explosives sera puni par la loi, sauf dérogation accordée par arrêté du ministère. La clarté du message est à la hauteur de l’incivisme notoire dont font preuve vendeurs et fêtards. Depuis maintenant des décennies d’expérience, les autorités et mêmes les parents en sont venus à la conclusion qu’il est quasiment impossible d’empêcher les gens d’allumer des mèches. La police n’a pas assez d’effectifs pour couvrir tout le territoire et la dénonciation n’est pas ancrée dans la culture ivoirienne. Le pays ne fabriquant pas de pétards, il ne reste qu’une solution : cibler les vendeurs et autres trafiquants sans scrupules qui font entrer ces marchandises nocives sur le sol ivoirien. Les identifier ne devrait pas être un problème pour les limiers de l’État. Le secteur du rond-point d’Abobo est un nid à pétards. Il y a longtemps que le Boulevard Nangui Abrogoua est infesté jusqu’à la moelle de substances explosives bon marché... Ici, l’expression traiter le mal à la racine doit être prise au pied de la lettre. Ni les communiqués, ni les menaces, ni la sensibilisation ne sont parvenus jusqu’à présent à faire vivre aux Ivoiriens des fêtes de fin d’année sans pétarades intempestives, avec leur lot d’angoisse et d’incidents. La répression est l’arme ultime contre un phénomène implacable. Et qui dit répression, dit arrestation. La législation ivoirienne (trois mois à plusieurs années d’emprisonnement pour les contrevenants) paraît déjà assez rigide vis-à-vis du fléau. Sauf que pour punir il faut trouver un coupable.
Raphaël TANOH