Ni le gouvernement, à travers le ministère de l’Éducation nationale, ni les enseignants, à travers leurs syndicats, ne veulent infléchir leurs positions. Une sorte de bras de fer s’est ainsi installée, avec pour conséquence la paralysie du système éducatif. Principales victimes, les élèves. Pris dans l’infernale guerre entre fonctionnaires et gouvernants, ils observent impuissants les jours s’égrener. Dans un tel climat, comment interpréter la patate chaude refilée au tout nouveau conseiller du Premier ministre en charge du Dialogue social ? Défaillance du ministère de l’Éducation nationale ou stratégie du gouvernement pour gagner du temps ? Victoire pour les syndicats, qui jusqu’à là attendaient un dialogue, ou volonté du gouvernement de trouver une solution ? Peu importent les réponses à ces questions. Le plus important, c’est que les protagonistes trouvent un terrain d’entente afin de sauver l’école ivoirienne. D’autant que le contexte actuel ressemble à peu près à celui de janvier 2017. Une série de grèves non contenues qui avait ouvert la brèche à des revendications militaires sans précèdent depuis 2011. Le tout dans une atmosphère politique délétère, au lendemain d’élections législatives tendues, doublées de celle du Président du Parlement et de la nomination d’un nouveau gouvernement. Aujourd’hui, en plus de la grève dans le secteur éducatif, les agents du ministère de l’Intérieur cherchent également en vain un interlocuteur pour mettre fin à leur débrayage. Pour mémoire, les revendications au sein du système éducatif ont toujours fait le lit de crises plus graves. Traiter, ou du moins apporter un début de solutions à, ces problèmes, c’est en partie désamorcer en même temps plusieurs bombes. Saisir le taureau par les cornes, c’est aussi anticiper d’autres crises afin d’éviter que les politiques ne récupèrent et n’enveniment une situation déjà bien tendue. Le débat politique s’est appauvri, ne le laissons pas prendre des raccourcis au sein de l’école.
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